« La RDC est désormais un protectorat des États-Unis au même titre que les Émirats Arabes-Unis, le Porto Rico, la Corée du sud ou le Japon ». C’est qu’affirment depuis quelques semaines des publications sur les réseaux sociaux. Cette assertion prétendrait que la RDC serait mise sous tutelle américaine.
Pourtant, cette affirmation selon est totalement fausse et ne correspond à aucune réalité juridique ou politique internationale. En effet, des sources documentaires consultées permettent de débusquer cette fausse information. En RDC, le texte constitutionnel consacre le principe de souveraineté dès le premier article. A ce titre, le pays est membre de l’Organisation des Nations Unies (ONU) et de nombreuses autres organisations internationales et régionales, ce qui atteste de sa pleine souveraineté. En tant que membre de l’ONU, le pays bénéficie pleinement de ce principe cardinal, qui garantit son indépendance face aux autres nations.
Ce principe de souveraineté de la RDC n’est pas une simple formule. Il s’agit d’un pilier fondamental de son existence en tant qu’État, constamment réaffirmé dans plusieurs documents internationaux et nationaux. La Résolution 2773 (2025) du Conseil de Sécurité des Nations Unies, adoptée le 21 février 2025, réaffirme le « ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’unité et à l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo » et souligne « les principes de non-ingérence, de bon voisinage et de coopération régionale [qui] doivent être pleinement respectés ». Il s’agit d’une reconnaissance formelle et d’un engagement solennel de la communauté internationale à respecter ces principes fondamentaux.
Par ailleurs, la Déclaration des Principes signée aux États-Unis entre la RDC et le Rwanda, reconnaît également cette souveraineté mais aussi l’intégrité territoriale de la RDC. Enfin, l’accord de paix signé le 27 juin toujours aux États-Unis a réaffirmé l’engagement mutuel, y compris des Washington, à faire respecter la souveraineté, l’intégrité territoriale, l’unité nationale de la RDC.
Aucun territoire n’a le statut de protectorat
Contrairement à ce qu’affirmes ces publications, le Japon, la Corée du Sud, les Émirats et Porto Rico n’ont pas le statut de protectorat des États-Unis. Si Porto Rico est un territoire non incorporé des États-Unis avec des habitants qui sont citoyens américains, il s’agit d’un statut unique et distinct d’un État souverain. De leur côté, le Japon et la Corée du Sud sont des États souverains à part entière tout en étant des alliés stratégiques des États-Unis, avec des traités de défense mutuelle et la présence de bases militaires américaines, mais cela ne diminue en rien leur souveraineté nationale. C’est aussi le cas des Émirats Arabes Unis qui entretiennent des relations de coopération avec les États-Unis comme avec de nombreux autres pays, sans qu’il soit question de protectorat.
En droit international, il est tout à fait courant pour les États souverains de nouer des relations de coopération en matière de sécurité avec d’autres nations, y compris les États-Unis. Ces accords incluent le partage de renseignements, la formation militaire, l’aide à la réforme du secteur de la sécurité, ou même des exercices militaires conjoints. Toutefois, ils n’empiètent pas sur la souveraineté des États.