Une publication relayée de centaines de fois sur les réseaux sociaux, depuis le week-end dernier, affirme qu’un médecin de la MONUSCO aurait affirmé que l’inhalation des cendres volcaniques est à la base des morts récurrentes à Goma ces derniers jours. Faux, ce message est une infox.
« Nous venons d’apprendre d’un médecin de la MONUSCO/Goma que la respiration de la vapeur et l’inhalation de la cendre lors de l’éruption volcanique constituent un poison au niveau de tout le système corporel qui va jusqu’à endommager les poumons. Le test au COVID-19 ne signale rien de ce problème. C’est ce qui explique les morts en cascade à Goma. Comportement à tenir pour toute personne qui a encore besoin de vivre longtemps : prendre 3 sachets/jr d’IMMUN-C pendant une semaine + MACROLET 1 co/jrx6jours, 2 litres d’eau au moins par jour (boire régulièrement de l’eau de sorte que la gorge soit toujours mouillée) et prendre souvent du CITRON. Merci de le faire, nous avons encore besoin de vous », dit le message sur Facebook et partagé des centaines de fois sur d’autres réseaux sociaux.
Aucune déclaration de la MONUSCO
Joint par Congo Check, le porte parole de la MONUSCO, Mathias Gilman, précise qu’aucune déclaration n’a été faite par un médecin de la MONUSCO, aucun de leurs médecins n’est en charge de la santé publique.
« La seule chose que je voudrais préciser ici ce que la MONUSCO n’a fait aucune déclaration dans ce sens et de tous ses médecins, aucun n’est en charge de la santé publique. N’importe qui peut écrire un message et l’attribuer à quelqu’un qui n’est pas l’auteur dans le but de désorienter la population. Ce message n’est pas de la MONUSCO, moins encore d’un des médecins de la MONUSCO », a martelé Mathias Gilman.
Une précision soutenue par le représentant du secteur central de la MONUSCO, Monsieur Ezhirtko : «It has not come from MONUSCO. All MONUSCO communications are made through official channels by qualified personalities. No MONUSCO doctor has made such a statement, the public health sector is not in their remit. (ndlr : en français : « Cela ne vient pas de la MONUSCO. Toutes les communications de la MONUSCO se font par des voies officielles, par des personnalités habiletés. Aucun médecin de la MONUSCO n’a fait une telle déclaration étant donné que le secteur lié à la santé publique ne figure pas parmi leurs attributions. ») »
Le point de vue de L’OVG à ce sujet
En entretien avec Congo Check, le Directeur Scientifique de l’Observatoire Volcanologique de Goma OVG, ajoute à son tour, qu’aucune recherche scientifique n’a déjà été réalisé au sujet de la présence des cendres volcaniques dans l’environnement en rapport avec les morts récurrents à Goma et ses environs.
« Il revient aux scientifiques médecins de faire l’évaluation et recherches sur les morts dernièrement à Goma par rapport à la présence des cendres volcaniques dans l’air suite à l’effondrement des plates formes post éruptives sur le cratère du volcan Nyiragongo, ce qui n’est pas encore fait. A notre niveau, nous ne pouvons rien préciser sur les morts récurrentes ces derniers jours à Goma », a dit Kasereka Mahinda, Directeur Scientifique de l’OVG.
Tel que le guide élaboré par International Volcanic Health Hazard Network, Cities Volcanoes Commission, GNS Science et United States Geological Survey le décrit, l’irritation et écoulement nasal, l’irritation et maux de gorge, parfois accompagné d’une toux sèche, irritation des voies respiratoires pour des personnes asthmatiques ou avec de la bronchite, une respiration gênante et inconfortable, sont là les effets potentiels des cendres volcaniques sur la santé.
Il faut noter que les cendres du volcan qui polluent actuellement l’environnement des environs du volcan Nyiragongo et de la ville de Goma, représentent un danger pour la santé des populations. Ces dernières sont appelées à observer les mesures d’hygiène comme le port de masque pour éviter l’inhalation des cendres volcaniques, éviter les aliments non couverts et non lavés, mais aussi et surtout éviter l’eau de pluie.