Mercredi 23 juin, une publication Facebook de la page « Agence Vérité IMMO puissance » affirme que la justice militaire congolaise a arrêté trois officiers généraux dans l’est de la RDC. Ces derniers seraient accusés notamment de vol d’argent et munition,s mais également pour gonflement d’effectifs des soldats. Ce poste partagé une soixantaine de fois ajoute aussi que la conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) s’est opposée à l’arrestation de ces officiers généraux, en dénonçant de l’acharnement. Méfiez-vous, cela n’est pas complètement vrai. Déjà les officiers arrêtés ne sont pas des généraux, et la conférence épiscopale, CENCO, n’a pas réagi à cela.

« Trois officiers généraux militaires viennent d’être arrêtés dans l’est pour vol d’argent, armes et munitions et puis gonflement des 21 000 militaires fictifs. L’église catholique et la CENCO dénoncent l’acharnement de la justice militaire contre ces officiers généraux arrêtés », note faussement cette publication

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L’infox, ayant généré plus de 350 mentions j’aime, a été diversement commentée. Dans le lot d’une quarantaine de commentaires, plusieurs internautes ont cru à cette publication, c’est le cas de Benjamin Nepa qui s’est interrogé sur la position actuelle de la CENCO face au pouvoir en place.

Pourquoi cela est partiellement faux ?

Selon les recherches menées par Congo check, média spécialisé dans la vérification des faits en RDC, aucun officier général n’a été arrêté dans l’est pour mafia dans l’armée ces dernières semaines. Par contre, les militaires arrêtés sont inférieurement gradés.

Selon l’avocat général militaire, colonel magistrat Kumbu Ngoma, il s’agit plutôt de trois officiers qui sont aux arrêts depuis mardi 22 juin à l’auditorat supérieur près la cour militaire de la province de l’Ituri. Ils sont poursuivis pour augmentation des effectifs militaires au sein des unités engagées dans les opérations en Ituri, en cette période d’état de siège.

Parmi ces officiers aux arrêts, il y a un lieutenant-colonel, directeur adjoint chargé de l’administration de la 32e région militaire à Bunia et deux majors : le chef du bureau de la rémunération de la 32e région et le chef de l’administration du 3401ème  régiment.

Même avis partagé par le porte-parole militaire dans la région, abordé par Congo check : « Il n’y a pas trois généraux interpellés mais il s’agit des trois officiers dont deux majors et un lieutenant-colonel, il n’y a pas un officier général parmi eux. », précise le capitaine Jules Ngongo, porte-parole militaire en Ituri.

Par ailleurs, l’église catholique ne s’est pas opposée à la décision prise par la justice militaire insiste sur Congo check la Conférence épiscopale nationale du Congo, une organisation qui rassemble les prélats de la hiérarchie catholique en République démocratique du Congo.

« C’est une fausseté. La CENCO a fait un plaidoyer auprès du Chef de l’État après sa mission dans l’est et dans ce plaidoyer, elle a demandé au Président d’être regardant par rapport aux officiers qui étaient affectés là-bas, donc on ne peut pas dire le contraire d’un plaidoyer qu’on a fait. », explique l’abbé Donatien Nshole, secrétaire général de la CENCO.

Au début de la deuxième quinzaine du mois de juin, le Président Félix Tshisekedi a effectué une tournée dans l’est du pays notamment à Goma, Bunia, Butembo et Beni. Lors de son adresse aux différentes couches de la population, le Chef de l’État dénonçait des magouilles qui existeraient au sein de l’armée et avait émis des doutes sur les effectifs réels des militaires dans cette zone.

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