« Je me moque de tous ceux qui disent que la RDC est un pays démocrate, il est l’un des pays le plus faible et qui n’a jamais eu des dirigeants lettrés, il est l’un des pays le plus riche au monde et l’un des pays le plus pauvre du monde. Ils ont crié pour l’indépendance, voilà aujourd’hui ils sont indépendants mais ils n’arrivent pas à se gouverner, ils achètent les armes pour semer les troubles dans leur propre pays, ils crient pour l’éducation et la santé de la population. La banque mondiale va débloquer l’argent, les dirigeants vont détourner cet argent jusqu’à atteindre 90% de la somme débloquée. La RDC n’a été indépendante et démocrate, juste un simple slogan. C’est l’Amérique et le Rwanda qui dirigent la RDC, elle est toujours colonisée ». Depuis quelques jours, ces propos attribués à Emmanuel Macron font le tour des réseaux sociaux dans un contexte marqué par la tournée en Afrique centrale du Président. Ces propos ne sont pas du Chef d’Etat français et Congo Check a plus d’une fois mise en garde contre sa circulation.

Pour tordre le cou à cette rumeur, les équipes de Congo Check ont passé en revue la dernière conférence de presse de Macron sur la politique africaine de la France, tenue à Paris le 27 février. Sur la RDC, Macron avait déclaré ce qui suit : « l’unité, la souveraineté et l’intégrité territoriale du Congo ne se discutent pas. C’est notre position constante ». Congo Check a par la suite consulté le dossier de presse du déplacement de Macron en Afrique centrale. Nulle part, il a été fait mention de ces propos.

Par le passé, Congo Check a déjà débusqué une infox du même genre. A l’époque, aucun grand média n’avait relayé ces propos, c’est encore le cas aujourd’hui. « Sur la photo qui illustre l’article, on peut voir le président Français tenir un micro, un air grave comme s’il haranguait une foule. Il s’agit en effet d’une photo datant de 2016, lors de la campagne électorale. Emmanuel Macron, alors candidat, était à Metz en campagne électoral. Il avait été même chahuté ce soir-là de novembre 2016 », avait tranché le factchecker Rodriguez Katsuva.

Ces propos sont ressortis dans un contexte de sentiment antifrançais. A Kinshasa et à Goma, des populations ont manifesté contre l’arrivée du Président français en RDC. Ces propos pris pour vrais pourraient dès lors mettre de l’huile au feu.

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