Pourtant sanctionné par Facebook, des méthodes d’arnaque et de tromperie ne cessent de se répéter, où on incite les internautes à impérativement interagir avec le post : « Partagez ceci si vous n’avez pas honte de Dieu. », « Faites un like si vous avez de la compassion pour cette femme sans jambe » etc. les exemples sont légions. Ne vous faites pas avoir, ce ne sont que des escrocs en quête de visibilité qui partagent cela, et non des envoyés des Dieu ou encore des faiseurs de miracles.
Un post publié en RDC le 6 juillet a récolté de centaines de partages, il y est écrit que celui qui ignore le poste restera pauvre toute sa vie. Mais ce n’est qu’une sorte d’appel à réactions pour augmenter sa portée.
On appelle cela de l’engagement bait, et je vous explique ici en quoi cela consiste.
Qu’est-ce que l’engagement bait sur Facebook ?
L’engagement bait consiste à inciter les personnes à interagir avec une publication (mention j’aime, commentaire, partage) pour augmenter artificiellement son engagement et ainsi accroître sa portée. Nous vous partageons ici l’article écrit par Isabelle Matthieu, que vous pouvez retrouver ici.
En 2017, le réseau social a indiqué une lutte active contre 5 types d’engagement bait, au moyen d’un modèle d’apprentissage automatique capable d’identifier ces comportements répréhensibles.
Et aujourd’hui, l’engagement bait dépend des règles applicables au fil d’actualité.
Que risquez-vous si vous recourez à l’engagement bait ?
Une diminution de la portée des publications concernées. Puis, si vous utilisez souvent ces tactiques, une rétrogradation de votre Page Facebook dans le fil d’actualité.
Pour éviter toute interrogation ultérieure, notez que ces sanctions sont en place en France depuis le 4 avril 2017.
Maintenant, voyons en détail quels sont les 5 types d’engagement bait concernés.
#1. « Engagement bait » : l’incitation aux Réactions
Introduites en 2016, les Réactions sont une extension du bouton J’aime, qui permet d’exprimer une émotion sur une publication.
Situées en-dessous des posts, les Réactions sont au nombre de 6 : J’aime, J’adore, Haha, Wouah, Triste, Grrr.
D’une manière générale, Facebook n’autorise pas leur utilisation pour inciter les personnes à réagir à une publication.
Par exemple, vous ne pouvez pas demander aux utilisateurs d’employer la Réaction J’aime pour indiquer leur accord avec le contenu de votre publication : « cliquez sur J’aime si vous êtes d’accord ».
#2. « Engagement bait » : l’incitation au vote
Facebook sanctionne aussi l’utilisation des Réactions dans les 2 situations suivantes :
Les mécanismes de vote
Les sondages dans les vidéos où l’ensemble du flux est « constitué d’images graphiques statiques ou qui tournent en boucle »
Dans l’exemple ci-dessous, vous êtes en mesure de choisir une Réaction pour voter de 4 manières différentes selon votre situation.
Dans d’autres cas, vous êtes invité à voter lors d’une vidéo en direct comportant un compteur qui met à jour en temps réel le nombre de chaque Réaction proposée.
Mais cette règle ne concerne pas seulement les Réactions, et s’applique aussi aux commentaires, partages et autre moyen représentatif de vote.
#3. « Engagement bait » : l’incitation au commentaire
En 2018, Mark Zuckerberg a clairement exprimé son souhait de voir sur la plateforme des interactions significatives entre les personnes.
Depuis, générer des commentaires, de préférence entre les utilisateurs, est devenu un objectif important pour la création d’engagement.
Mais, demander de publier des commentaires avec des réponses spécifiques (mots, nombres, phrases, emojis) ne s’inscrit pas dans cette démarche.
Ainsi, dans la publication ci-dessus, le fait de répondre Oui à la question posée n’apporte aucune information qui favorise une conversation intéressante ou authentique.
#4. « Engagement bait » : l’incitation au partage
Il fut un temps où le partage était l’action la plus recherchée par les marques.
D’une part, elle permettait l’exposition directe d’une publication auprès des amis des fans. D’autre part, l’algorithme de Facebook lui était favorable.
Mais ça, c’était avant 2018 (comme nous venons de le voir plus haut).
Toujours est-il, inciter les utilisateurs à partager une publication, dont l’objectif final n’est pas la communication d’un contenu intéressant mais la participation à une opération, reste une action proscrite.
Dans le cas présent, la publication impose de partager le contenu pour avoir une chance de gagner une voiture.
Pour rappel, les promotions ou concours sont soumis à une réglementation spécifique. Il est notamment stipulé que vous ne pouvez pas partager un contenu sur votre profil ou celui de vos amis afin de participer à une promotion.
#5. « Engagement bait » : l’incitation à l’identification
Lorsque vous identifiez une personne, le contenu concerné peut ensuite être partagé avec la personne identifiée ainsi que ses amis.
Ainsi, lorsque vous taguez un ami dans une photo sur laquelle il figure, cela a du sens.
Ce qui a en revanche moins de sens, c’est de demander aux personnes d’identifier leurs amis alors qu’ils ne sont pas directement concernés par la publication, comme dans le post ci-dessous.
La demande d’identification peut porter sur la photo ou les commentaires. Mais au final, le résultat est le même.
Conclusion
L’objectif de Facebook est de « réduire la diffusion de contenu spammé, sensationnel ou trompeur, afin de promouvoir des conversations plus significatives et authentiques ».
Si vous utilisez des tactiques d’engagement bait et encouragez les utilisateurs à interagir sans réfléchir avec votre contenu afin d’en accroître la portée, « Houston, vous avez un problème ».