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Des photos de l’armée Ougandaise se retirant du Congo faussement attribuées aux violences contre la loi de finance au Kenya

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“Dernières nouvelles : Museveni envoie 40 camions de l’UPDF pour réprimer les manifestations traîtresses de la génération Z au Kenya” écrit The Kampala Journal. Congo Check a vérifié l’authenticité de ces images et a contacté l’armée ougandaise afin de savoir si l’information était exacte. Toutes ces sources indiquent qu’il s’agit d’une désinformation. Les photos ont été prises en RDC et l’Ouganda n’a pas envoyé des troupes afin de réprimer les manifestations au Kenya précisent les résultats de recherches menées par Congo Check.

Le post a généré plusieurs réactions sur les réseaux sociaux de la région de Grands-Lacs, une zone déjà embrasée par les tensions diplomatiques entre le Rwanda, le Burundi et le Congo-Kinshasa. Avec plus de 195 milles vues sur Twitter, la publication est aussi largement partagée dans les forums WhatsApp, mais peu visible sur Facebook.

Des images prises à Bunagana lors du retrait du contingent ougandais de l’EACRF

Pour vérifier l’authenticité de l’information, Congo Check a tout d’abord procédé par la recherche d’images inversées via l’application mobile Search by Images. Les résultats de cette recherche montrent la photo en cours de vérification dans une galerie-photos montrant le retrait du contingent ougandais de la Force Régionale des États d’Afrique de l’Est (EACRF), qui était déployé au Nord-Kivu. Ce retrait s’était effectué via le poste frontalier de Bunagana, qui sépare le Congo-Kinshasa et l’Ouganda, mais sous contrôle de la rébellion du M23 depuis juin 2022.

“L’UPDF [ndlr=armée ougandaise] a finalement achevé de traverser la frontière à Bunagana pour rentrer en Ouganda après s’être retirée de sa zone de mission dans l’est de la RDC. La force ougandaise etait déployée en RDC dans le cadre de la Force régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est (EACRF). Bon retour chez vous, la vaillante force panafricaine” avait tweeté le 13 décembre 2023, le ministère ougandais de la défense.

Il est important de souligner que les mêmes photos ont déjà fait objet d’une autre série de campagnes de désinformation. Elles sont notamment visibles sur des publications indiquant que l’armée ougandaise a cédé la cité frontalière de Bunagana aux rebelles du M23 pourtant ce retrait était une demande de la République démocratique du Congo, entérinée par les chefs d’États d’Afrique de l’Est.

Congo Check a aussi fait appel aux outils technologiques dont la géo-localisation afin de retrouver le lieu exact d’où ont été prises ces photos. Vous pouvez vous y rendre en suivant ces coordonnées géographiques:

“Ce sont nos troupes qui ont quitté la RDC le 14 décembre de l’année dernière après les opérations de l’EACRF” a expliqué Deo Akiki, porte-parole adjoint de l’armée de défense du peuple ougandais (UPDF), qui a aussi découragé le public à croire à cette désinformation.

“Ignorez cette propagande qui divise et qui est dangereuse. Il s’agissait de nos troupes sur nos frontières occidentales quittant l’est de la RDC le 14 décembre 2023 après avoir participé à la mission de la Force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est” a-t-il répondu au tweet de The Kampala Journal.

La seule réaction officielle de l’Ouganda aux récentes violences en cours au Kenya concerne la condamnation des attaques ayant vise les immeubles officiels de cet État à Nairobi. Kampala a noté qu’aucune vie humaine n’a été atteinte car l’immeuble attaqué était en cours de rénovation et aucun membre du personnel diplomatique ne se trouvait sur les lieux lors de l’incident.

Avis de Congo Check à la communauté en ligne de la République démocratique du Congo, de la République centrafricaine, du Congo-Brazzaville et de l'Afrique francophone : Si votre contenu est étiqueté comme faux, partiellement faux, sans contexte, photo ou vidéo retouchée... ne le supprimez pas ! Modifiez-le, avec la mise à jour de l'article de vérification que nous mettons à votre disposition, puis signalez-le-nous ! Ou faites un recours si vous estimez que notre article de vérification ne contient pas suffisamment d'éléments factuels susceptibles d'appeler à la modification de votre contenu. Notre équipe sera alors avertie et procédera au retrait du tag ou vous fournira plus d'assistance dans la compréhension du contexte autour de votre contenu ! En supprimant le contenu, nous ne pourrons malheureusement rien faire de plus et la sanction sera maintenue !

Fiston MAHAMBA
Fiston MAHAMBA
K. MAHAMBA WA BIONDI, connu sous le nom de plume "Fiston Mahamba Larousse" est diplômé en sciences de l'environnement et développement durable à l'Institut Supérieur de Développement Rural à Beni (RDC). Journaliste basé dans la partie Orientale de la République démocratique du Congo depuis 2012, il s'est forgé dans l'exercice de ce métier après plusieurs formations de journalisme à la Deutsche Welle Akademie, le centre de développement médias de la radiodiffusion publique Allemande. En 2018, il s'inscrit à l'École Supérieure de Journalisme de Lille pour parfaire une licence en journalisme multimédia. Ancien officier de communication au sein des Nations Unies, il a un Master2 en Techniques des Métiers de l'Information à l'Université Nazi Boni (Burkina Faso) en coopération avec l’Université Lumière Lyon2 (France). Il a suivi un cursus de Diplôme Universitaire en Journalisme Web Multimédia à l’Ecole Publique de Journalisme de l’Université de Tours en France avant de poursuivre sa formation en recherche à la Haute Ecole des Sciences de l’Information et de la Communication (CELSA) de la Sorbonne Université à Paris. Son livre "RDC-Ebola: Fixers, ces boucliers non immunisés" est en cours d'édition. Journaliste et chercheur spécialisé sur la région orientale de la République démocratique du Congo et les Grands-Lacs africains, ses études se focalisent sur les ressources naturelles, l’extrémisme violent, la santé, les conflits... Ses domaines de travail journalistique sont orientés vers l'environnement, le développement, l'emploi, les nouvelles technologies, l'agriculture, la politique, la culture,... qu'il couvre en écriture et images.

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