HomeActualitésComportements inauthentiques sur Facebook : nouvelles méthodes de contournement

Comportements inauthentiques sur Facebook : nouvelles méthodes de contournement

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  • Au mois d’août 2020, la société de télécommunications Facebook a sanctionné une cinquantaine de pages pour comportements inauthentiques. Le 6 août 2020, Facebook a annoncé avoir supprimé un réseau de 66 comptes utilisateurs, 63 pages, cinq groupes et 25 comptes Instagram liés à Honoré Mvula et son organisation politique, la Force des Patriotes (FP), en République démocratique du Congo (RDC).

Le DFRLab a initialement identifié les pages principales du réseau en mai 2020, et l’enquête de Facebook a identifié des dizaines d’autres actifs. Avant leur retrait, Facebook a partagé un total de 63 profils d’utilisateurs, 51 pages, 5 groupes et 25 comptes Instagram avec le DFRLab pour analyse dans le cadre de leur partenariat continu de surveillance de l’interférence électorale. La plateforme a conclu que les pages étaient gérées par au moins six personnes, dont certaines étaient étroitement liées à Mvula.

Un retour de personnes derrière ces comptes bloqués est constaté sur les plateformes Facebook sous plusieurs astuces, qui peuvent échapper au réflexe d’internautes qui ne maitrisent pas ce mode de fonctionnement. Sur Twitter, ces personnes ont ouvert officiellement des comptes, se plaignant de la suspension de leurs comptes et profils sans soubassement valable par Facebook.

Ce réseau de pages, de groupes et de comptes a pris des mesures concertées pour dissimuler ses liens avec l’homme politique congolais Honoré Mvula et son parti politique, la Force des Patriotes.

Nombre des pages concernées ont eu recours à des tactiques trompeuses pour se faire connaître : elles se sont d’abord présentées comme représentant d’autres hommes politiques et personnalités publiques. Une fois qu’un public suffisant a été constitué, elles se sont rebaptisées pour afficher un contenu pro-Mvula.Plusieurs des pages concernées avaient déjà attiré l’attention pour avoir propagé la désinformation sur la COVID-19 en RDC, au point qu’un média français populaire avait publié une enquête sur les opérateurs de ces pages.

Les recherches du DFRLab ont toutefois révélé que le réseau était plus étendu qu’on ne le pensait à l’origine, et ont également permis de découvrir ses racines politiques.

Une migration vers Twitter et un retour silencieux sur Facebook

L’homme politique Honoré Mvula ou encore Denise Dusauchoy (active sur le réseau social Facebook et proches de certains officiels) avaient annoncé leur migration vers Twitter, en qualifiant leur suspension d’arbitraire.

Denise Dusauchoy utilise depuis cette annonce son compte Twitter en vue de diffuser des informations dont la plupart sont liées à la politique ou la gouvernance de la RDC.

Sur Facebook, Denise Dusauchoy continue à partager plusieurs contenus. Faisant partie d’une grande communauté, elle n’a pas rouvert de comptes actifs à son nom depuis le bannissement de Facebook. Par contre, elle enregistre des vidéos, qui sont ensuite partagées par ses proches.

Honoré Mvula Kabala, personnalité politique de la RDC et président du parti politique Force des Patriotes (FP) est réapparu sur Facebook avec un nouveau compte dénommé Mvula Kabala Honoré via une page créée le 1 août 2020. A la suite de l’annonce du réseau social Facebook sur la suspension de pages affiliées à cette personnalité politique, la page a modifié le nom à Honoré Mvula K, le 7 août 2020. La page suivie par plus de 20 milles followers est gérée par deux personnes résidant en République Démocratique du Congo reprend l’essentiel de contenus qui louent les réalisations (vraies ou fausses) du pouvoir en place en RDC. Ces contenus sont similaires à ceux publiées sur le compte Twitter officiel de Honoré Mvula.

Autres pratiques de contournement du contrôle d’organisations de Fact-Checking

Les personnes diffusant de la désinformation ou des contenus de propagande développent des astuces afin d’échapper au contrôle des organisations de vérification des faits, travaillant afin de rétablir la réalité sur les informations approximatives pouvant induire en erreur les internautes.

Une des pratiques les plus courantes récemment observées sur Facebook est le partage des infox. Par cette démarche, il est impossible aux organisations de Fact-Checking d’épingler des publications secondaires contenant des informations erronées. Il est aussi pratique pour ses comptes de publier de la désinformation via des groupes privés ou en mode confidentiel.

Les contenus publiés sous cette fonctionnalité sont uniquement accessibles par les membres de ces forums et par les amis des auteurs. Cette approche échappe également à la labellisation des fact-checkers.

Répertoire de faux comptes Twitter par Congo Check (ce document sera mis à jour en raison de preuves d’usurpation réunies sur des comptes et profils en ligne)

Depuis l’avènement d’internet dans la sphère d’informations en RDC, plusieurs personnes mal intentionnées ont procédé à la création de faux profils sur le réseau social Twitter dans l’objectif de manipuler l’opinion ou de propagande.

Congo Check, premier medias spécialisé dans la lutte contre les fausses informations, membre de l’Initiative de Fact-checkers du Congo-Kinshasa travaille avec son équipe afin de mettre à la disposition des médias en ligne et les fédérations de médias traditionnels, un répertoire de faux comptes et profils Facebook/Twitter dans l’objectif d’éviter que ces derniers soient utilisés en tant que sources d’informations par ces médias.

1.Richard Muyej Mangez Mans: gouverneur élu de la province de Lualaba dans l’ancienne province du Katanga, actuelle capitale mondiale du cobalt, principal composant des batteries de voitures electroniques. Ce compte est suivi par plus de 500 personnes et est abonné en retour sur plus de 150 personnes, la plupart de leaders d’opinion.

Le journaliste Christophe Rigaud (Journaliste – Directeur du site http://www.afrikarabia.com  consacré à la République démocratique du Congo #RDC. Rédacteur en chef @viagrandparis TNT canal 34), suivi par près de 100 milles abonnés a récemment fait référence à ce compte en donnant la position de la plateforme électorale de Joseph Kabila quant à la nomination du Premier ministre

Preuve d’usurpation de ce compte: Le gouvernement de la province du Lualaba a récemment publié un communiqué en dénonçant l’usurpation du nom du gouverneur Richard Muyej Mangez Mans sur le réseau social Twitter.

2. Forces armées de la RDC: Malgré sa description en tant que compte non-officiel des Forces armées de la République Démocratique du Congo, ce compte créé en février 2019 est aujourd’hui suivi par plus de 4000 personnes. 

3.Joseph Kabila Kabange (@drcJosephKabila) : Président honoraire de la République Démocratique du Congo et autorité morale du parti FCC ( Front commun pour le Congo) a un faux compte Twitter qui porte son nom, créé en août 2017, suivi par 22 milles followers et 5 abonnements dont Donald Trump et Félix Tshisekedi font partie du nombre . 

Ce faux compte de l’ex président fait régulièrement des tweets liés aux activités de Joseph Kabila.

Preuve d’usurpation de ce compte :

L’ex président de la RDC avait plusieurs fois annoncé devant la presse qu’il n’a aucune fois été auteur de messages publiés sous son nom que ce soit sur Twitter ou Instagram.

Et ce compte non certifié va jusqu’à publier des vidéos illustrant ces activités non officielles et non politiques dans sa résidence.

4. Olive Lembe Kabila ( @olivelembe ) : La femme du président honoraire de la RDC. Ce compte Twitter non certifié a été créé en Avril 2014, et aujourd’hui a 153 abonnements dont plusieurs abonnements sont de cadres du FCC ( Front commun pour le Congo), ou issue du PPRD et a 6.765 followers en retour pour l’instant…

Preuve d’usurpation de ce compte :

Ce compte suit une dizaine de femmes pornographes et publiant au quotidien des images pouvant détruire la santé numérique d’une ex première dame d’un pays .

5. Fredolin Ambongo Besengu ( @CardinaleRDC) : Prélat catholique et archevêque de la ville de Kinshasa depuis 1er Novembre 2018, et cardinal depuis 5 octobre 2019. Ce compte non certifié de Fredolin a rejoint Twitter depuis le mois d’Octobre 209 , et qui, pour l’instant possède 1973 followers et 43 abonnés avec la fréquence d’un seul tweet par deux jours. 

Preuve d’usurpation de ce compte :

Le 14 octobre 2019, sur le compte Twitter certifié de Vatican, ce dernier a éclairci l’opinion publique en ce terme : « CardinalRDC n’est pas le compte Twitter du Cardinal Ambongo. Il assure qu’il n’en a pas ».

En effet, après une clarification à ce sujet, ce compte usurpant le nom du Cardinal Fridolin Ambongo a été rapidement changé.  

Avec une participation d’Esdras Tsongo

Avis de Congo Check à la communauté en ligne de la République démocratique du Congo, de la République centrafricaine, du Congo-Brazzaville et de l'Afrique francophone : Si votre contenu est étiqueté comme faux, partiellement faux, sans contexte, photo ou vidéo retouchée... ne le supprimez pas ! Modifiez-le, avec la mise à jour de l'article de vérification que nous mettons à votre disposition, puis signalez-le-nous ! Ou faites un recours si vous estimez que notre article de vérification ne contient pas suffisamment d'éléments factuels susceptibles d'appeler à la modification de votre contenu. Notre équipe sera alors avertie et procédera au retrait du tag ou vous fournira plus d'assistance dans la compréhension du contexte autour de votre contenu ! En supprimant le contenu, nous ne pourrons malheureusement rien faire de plus et la sanction sera maintenue !

Fiston MAHAMBA
Fiston MAHAMBA
K. MAHAMBA WA BIONDI, connu sous le nom de plume "Fiston Mahamba Larousse" est diplômé en sciences de l'environnement et développement durable à l'Institut Supérieur de Développement Rural à Beni (RDC). Journaliste basé dans la partie Orientale de la République démocratique du Congo depuis 2012, il s'est forgé dans l'exercice de ce métier après plusieurs formations de journalisme à la Deutsche Welle Akademie, le centre de développement médias de la radiodiffusion publique Allemande. En 2018, il s'inscrit à l'École Supérieure de Journalisme de Lille pour parfaire une licence en journalisme multimédia. Ancien officier de communication au sein des Nations Unies, il a un Master2 en Techniques des Métiers de l'Information à l'Université Nazi Boni (Burkina Faso) en coopération avec l’Université Lumière Lyon2 (France). Il a suivi un cursus de Diplôme Universitaire en Journalisme Web Multimédia à l’Ecole Publique de Journalisme de l’Université de Tours en France avant de poursuivre sa formation en recherche à la Haute Ecole des Sciences de l’Information et de la Communication (CELSA) de la Sorbonne Université à Paris. Son livre "RDC-Ebola: Fixers, ces boucliers non immunisés" est en cours d'édition. Journaliste et chercheur spécialisé sur la région orientale de la République démocratique du Congo et les Grands-Lacs africains, ses études se focalisent sur les ressources naturelles, l’extrémisme violent, la santé, les conflits... Ses domaines de travail journalistique sont orientés vers l'environnement, le développement, l'emploi, les nouvelles technologies, l'agriculture, la politique, la culture,... qu'il couvre en écriture et images.

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