Depuis le mois de février, des rumeurs circulent sur les réseaux sociaux, notamment sur Facebook et dans divers groupes WhatsApp, affirmant qu’en République Démocratique du Congo, plus de 300 signatures ont déjà été obtenues pour destituer Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale. Ces publications ont suscité des réactions variées parmi les internautes, et plusieurs y ont cru.
Cependant, les vérifications menées par Congo Check prouvent que ces rumeurs sont fausses. Il n’existe aucune procédure en ce sens au sein de la chambre basse du parlement congolais.
« Déjà plus de 300 signatures à l’Assemblée nationale pour destituer Vital Kamerhe. » C’est ce qu’indique la légende d’une publication sur la page Facebook d’Auguy Malige Lukengu, suivie par plus de 6 700 abonnés.
Depuis le 23 février, date de sa publication, ce post a recueilli au moins 31 mentions « J’aime », 28 commentaires et 8 partages.
Dans les commentaires, l’on a noté les réactions de personnes dupées, notamment celle d’Antonio Juif Noire, qui écrit : « Peine de mort pour la trahison de la nation. »
La page d’Isaac Ngalamulume, qui compte plus de 4 900 abonnés, a également repris ce post.
Vérification des faits
Pour mettre un terme à ces spéculations, Congo Check a d’abord contacté Hermes Itina, député national, qui a déclaré ne pas être au courant d’une telle procédure : « Je ne suis pas informé d’une telle procédure » a-t-il précisé à Congo Check.
Contacté à son tour, Jethro Muyombi, député à la chambre basse du parlement, a également affirmé ne pas être informé : « À mon niveau, je ne connais rien à ce sujet ! »
Poursuivant ses vérifications, les équipes de Congo Check ont contacté Feza Mandiangu, chargée de la communication du rapporteur de l’Assemblée nationale, le professeur Jacques Djoli. Elle a, à son tour, rejeté ces affirmations : « C’est de l’intox. »
Pour écarter tout doute, nos équipes de vérificateurs ont joint, via l’application de messagerie WhatsApp, Dominique Munongo Inamizi, parlementaire et questeur à la chambre basse du parlement. Elle a qualifié cette information de fausse : « Fake news . »
Congo Check a également réussi à joindre le professeur Jacques Ndjoli, rapporteur au sein de l’Assemblée nationale, qui a également rejeté ces rumeurs : « Les parlementaires sont en vacances. Ils signeraient par magie ? » A-t-il répondu par cette interrogation.
Au-delà de cette démarche, Congo Check a parcouru le site de l’Assemblée nationale et n’y a trouvé aucune information corroborant ces rumeurs. De plus, aucun média n’a diffusé cette prétendue information.
Avec ces preuves, Congo Check a conclu que les rumeurs affirmant que plus de 300 signatures ont été récoltées pour destituer Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale, sont fausses.
Rappelons que les sénateurs et députés nationaux sont partis en vacances parlementaires depuis le jeudi 13 février 2025, après la tenue à Kinshasa d’une session extraordinaire consacrée à la crise sécuritaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Les députés n’attendent que le 15 mars prochain pour l’ouverture de la session ordinaire de mars 2025.