Attention, une seule élève a été violée dans le Haut-Uelé à la veille des examens d’État

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Plusieurs médias congolais dont Top Congo FM ont véhiculé une information ce lundi 31 août 2020, faisant état de l’attaque de 35 élèves et une dizaine de filles violées dans la ville d’Isiro en province su Haut-Uelé.

Ces médias citent l’Abbé Georges Semende, président de la commission justice et paix de cette province comme source et l’information vient d’être lue et partagée par de milliers d’internautes en quelques heures. Sauf que le bilan est faux, il a été amplifié, constate Congo Check après vérification.

« Nos finalistes de l’Institut Rungu qui étaient à Isiro dans la province du Haut-Uelé pour passer les épreuves de l’Examen d’État ont été victimes d’une attaque armée des personnes non autrement identifiées cette nuit, à la veille du début des épreuves hors session », a dit l’abbé Georges à Top Congo FM.

Avec ses 19.500 followers sur Twitter, l’artiste Innoss’B a également relayé l’information qui a généré une centaine de réactions et partagée dans des groupes Whatshap par des internautes.

Contactées par Congo Check, plusieurs sources du Haut-Uelé dont Azaro Kaniki, ministre provinciale de l’éducation, démentent le viol « d’une dizaine d’élèves » finalistes et condamnent l’alourdissement du bilan par les medias. Elle affirme « qu’il n’y a qu’une seule élève qui a été violée par un homme drogué qui n’a pas été identifié ».

« L’information est partiellement vraie. C’est vrai il y a eu un problème, mais ce n’est pas 10 élèves qui ont été violées, c’est une seule élève. Pas par des hommes armés en tout cas, c’est juste un individu non autrement identifié, qui n’était même pas armé, et on ne l’a pas vu car c’était à minuit. Alors la fille a été retrouvée violée après que l’homme se soit retiré du lieu », affirme la ministre Azaro Kaniki à Congo Check.

Elle affirme que l’incident s’est déroulé à 45 kilomètres de la ville d’Isiro où les élèves sont parties dans « un dortoir » pour réviser la matière en préparation de la session préliminaire des Examens d’État.

« Ce sont les filles qui sont parties à au moins 45 kilomètres de la ville. Ce sont de filles qui sont dans une école à 45 kilomètres de la ville, elle sont parties et elles ont occupé une maison où il n’y avait même pas de serrure. La porte n’était pas bien fermée, alors on ne sait pas s’il y a eu des complices ou comment et quelqu’un s’est infiltré et a causé ce forfait. C’était une trentaine d’élèves, qui ont pris une maison comme dortoir. Il y a quand même eu aussi un vol des biens de ces enfants, mais la fille a constaté qu’elle était violée après que le monsieur ne se soit retiré », explique la ministre.

Ce forfait n’a pas empêché la victime de passer son examen étant donné qu’elle était déjà prise en charge et soignée par le gouvernement provincial, confirme la source, contrairement à ce qui est relayé sur les réseaux sociaux.

En outre, l’Inspecteur Principal Provincial (IPP) a transmis à Congo Check un élément sonore dans lequel une fille intervenante affirme que l’assaillant a cambriolé la maison avant de violer une fille. La victime dont Congo Check préfère taire le nom pour de raison d’intimité témoigne qu’elle était inconsciente quand elle a été violée. D’après cette dernière, elle a remarqué qu’elle n’était plus habillée, avec du sang sur ses jambes.

« Quand une fille a crié, je me suis retrouvée sans pagne, alors j’ai tiré le drap qui était a côté et je me suis couvert avec ça. Et ensuite j’ai senti des douleurs », témoigne brièvement la victime.

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