Une alerte sur les trafics d’organe au Moyen-Orient attribuée à l’ONU datant de quelques années en arrière refait surface. Sur Wathsapp ou encore sur Facebook, le message est relayé plusieurs fois et explique que « le marché noir des parties du corps humain est en plein essor au Moyen-Orient » et appelle les internautes à se méfier des agences étrangères qui promettent de les faire travailler à l’étranger. Les vérifications menées par Congo Check attestent que cette alerte est fausse, elle date de deux ans et qu’elle ne provient pas de l’ONU.
Voici ce que reprenait cette fausse alerte : « Alerte ! Alerte ! Alerte ! Les Nations Unies font une alerte maximale sur le marché noir des parties du corps humain, en plein essor actuellement au Moyen-Orient : le rein coûte actuellement $262 000 (131 millions de francs CFA) ; le cœur coûte actuellement $119 000 (60 millions de francs CFA) ; le foie coûte actuellement $157 000 (79 millions de CFA). Méfiez-vous de fausses agences étrangères sur le net, qui promettent de vous faire travailler à l’étranger (au Singapour, en Australie, en Indonésie, en Hongkong…) ils traitent vos papiers, paient votre billet d’avion, votre réservation à l’hôtel et vous emmènent simplement à l’étranger en faisant semblant de vouloir vous trouver un emploi, pendant que leur mission est de vous tuer ; afin de récupérer toutes les parties précieuses de votre corps. Qu’est-ce qui leur coûte en dépassant $10 000 pour vous faire voyager de l’Afrique au Moyen-Orient, sachant qu’avec votre rein ils peuvent gagner $262 000 ? il sied de rappeler que de nombreuses personnes se sont vues proposer un emploi au Moyen-Orient, elles ont voyagé, mais jusqu’à présent leurs familles ne savent plus les localiser. Partagez pour sauver des vies ! »
Une autre publication sur Facebook reprend cette même alerte, mais cette fois-ci avec la mention « Nations Unies ».
Toujours cette fausse alerte est partagée par plus de 1 900 internautes sur Facebook .
La capture de cette fausse alerte est aussi reprise sur cette page Facebook.
Des remerciements des internautes dupés
En commentaires, plusieurs internautes dupés ont remercié l’auteur d’avoir alerté sur ce trafic. Audit Tafre commente : « A bon entendeur, salut ! » pour dire que le message est passé. Un autre internaute parle d’une « réalité qui n’est malheureusement pas dénoncé par les services publics ».
Un faux communiqué
Congo Check a donc vérifié l’authenticité de cette alerte sur les voies de communication de l’Organisation des Nations Unies, et rien n’est ressorti de notre recherche. Cette alerte n’y est tout simplement pas. C’est de là d’ailleurs que Congo Check a découvert que cette fausse alerte date des années déjà.
En 2021, Un responsable de l’Office des Nations Unies contre la Drogue et les Crimes (ONUDC) avait déclaré à l’ Agence France-Presse (AFP) que l’alerte en circulation était fausse et trompeuse.
« Ce texte ne vient pas du bureau des Nations unies et contient des informations obsolètes qui n’ont aucun lien avec les activités actuelles de l’ONUDC », avait précisé l’organisation.
En plus, une simple recherche sur le site de cette office permet de remarquer cette alerte demeure inexistante et aucun détail ni information allant dans le sens du trafic d’organes n’ est repris.
Si l’ONU n’a pas publié la mise en garde virale qui refait surface sur les réseaux sociaux, elle avait mis en ligne son rapport sur la traite d’êtres humains pour l’année 2020, dans lequel elle précisait que si la majorité de cette traite concernait plutôt l’esclavage sexuel et le travail forcé, “un petit nombre [des victimes de traite] […] ont été victimes de trafic d’organes“. L’Afrique du Nord, suivie de près par le Moyen-Orient dénombrent la proportion la plus élevée de victimes.
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