Depuis quelques jours, plusieurs pages Facebook, se basant sur la capture d’un tweet du compte de l’armée rwandaise, annoncent que le Rwanda aurait déclaré la guerre en RDC. Méfiez-vous, cette information est fausse et le tweet n’a jamais été posté sur le compte de Rwanda Defence Force.

« Les Forces rwandaises de défense ont été menacées par les FARDC et le gouvernement de Kinshasa. Son Excellence le Président de la République du Rwanda et l’Etat-major de RDF déploieront des soldats RDF et attaqueront la ville de Goma (RDC) le lendemain matin. RDF se prépare depuis très longtemps à ce que cette guerre se produise. Nous sommes prêts, bien disciplinés et lourdement armés », lit-on dans le communiqué qui accompagne le prétendu tweet.

Face à la gravité de ce tweet, les équipes de Congo Check ont entrepris de consulter les sources officielles pour en savoir plus. Sur le compte Twitter de RDF, aucune trace de ce tweet n’a été trouvée. Toutefois, nos équipes ont constaté une similitude entre la capture en circulation et un tweet posté le 11 juillet, date également repris dans le communiqué de la prétendue déclaration de guerre. Le tweet original rend hommage aux « casques bleus rwandais décédés à la MINUSCA » avec un lien court, également repris sur la prétendue déclaration de guerre.

En utilisant le service « Unshorten.it », les équipes de Congo Check ont pu établir que ce lien renvoie vers un article publié sur le site de l’armée rwandaise pour rendre hommage aux casques bleus et nullement sur une probable déclaration de guerre.

Sur ce site, aucun autre article n’a été publié le 11 juillet. Sur Twitter, l’armée rwandaise a également publié une « alerte à fausse information » contre ce « fake tweet ».

Le conflit entre le Rwanda et la RDC se joue également sur le terrain médiatique avec un risque accru de manipulation. Le 19 juillet, l’armée congolaise a publié un communiqué de presse en réponse à « un communiqué diffusé par Kigali » annonçant l’envoi des troupes rwandaises « sur le territoire congolais ». Seulement, ce communiqué attribué à Kigali n’a ni « existé », ni « été publié ». « Nos deux pays frôlent un grave incident, sur base d’une fakenews ! », avait alors regretté le factchecker Rodriguez Katsuva dans un tweet.

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