Les fausses informations et les intoxications liées à ebola se transmettent encore malgré la sensibilisation de la communauté. La plupart d’entre elles qualifient ebola d’une conspiration. Congo Check en a répertoriées quelques unes.
Déclarée le 01 aout 2018, l’épidémie d’ebola en RDC persiste encore sept mois après. Parmi les raisons, l’on note la resistance communautaire dans certaines zones touchees. Malgré des séries de sensibilisation, une certaine frange de la population semble ne pas toujours croire à l’existence de l’epidemie qui a fait pourtant plus de 1000 victimes jusque là. Beaucoup de facteurs sont à la base mais les intoxications y sont indeniablement pour quelque chose.
Conspirationisme
”Ils viennent de nous amener maintenant ebola à Goma. Essaie juste de te diriger vers le port ou ailleurs, ils te pointent un thermomètre. Je vais me battre contre eux… Qu’ils ramenent ebola chez eux. Ebola c’est comme le sida, c’est une arme des blans pour exterminer les africains” declare le pasteur Jules Mulindwa à ses plusieurs centaines de fideles dans un culte ce dimanche 24 mars. Ce pasteur dirigeant de l’eglise cité de refuge (implantée dans plusieurs villes de la region, dont Goma, Beni, Butembo et Bukavu, conteste le fait que l’on peut contracter la maladie à virus ebola à partir des animaux. Il soutient qu’une fois l’équipe de riposte enregistre un cas d’hémorragie, n’importe laquelle, ”crie à ebola, prend la personne et l’injecte de l’eau dans les veines avant d’affirmer que le patient est mort d’ebola”. Ce pasteur n’est pas le seul à lancer des telles accusations. Ces infox circulent également sur des reseaux sociaux. ”Urgent, virus ebola. En ce moment, pendant cette nuit, des hélicoptères survolent le territoire de Lubero à basse altitude pour injecter le virus à la population du dit territoire” publie un internaute dans un groupe Facebook ayant plus de 230 000 membres. Dans le meme groupe, un autre internaute publie le 29 mars dernier, ”Hier jeudi en ville de Butembo, commune de Bulengera, chez Kalemba, ce garcon a été capturé par la population en train de pomper dans les WC, la maladie à virus ebola.” Ces quelques messages ne sont qu’une illustration des nombreuses intoxications qui sont fait consommées à la communauté.
Selon les donnés du ministère de la santé, au moins 50 nouveaux cas d’ebola ont été confirmés entre le 28 et le 31 mars, soit en seulement 4 jours.
Le mode de transmission d’ebola
Selon l’organisation mondiale de la sante, les chauves souris frugivores sont le reservoire naturel de la maladie a virus ebola. L’OMS explique que les chauves souris infectées contaminent d’autres animaux après un contact direct ou indirect. C’est generalement à partir d’une manipulation de ces derniers que l’homme contracte la maladie avant que survienne la transmission interhumaine (entre hommes) à travers ”un contact direct avec le sang,les sécrétions, les organes ou autres fluides corporels de personnes infectées.” En quatre étapes, nous vous partageons ici le mode de transmission de la maladie a virus ebola selon l’organisation mondiale de la sante.
1. Réservoir du virus:
chauves-souris frugivores
Le virus se maintient dans les
chauves-souris frugivores.
2. Epizooties chez les animaux
Les chauves-souris infectées entrent en
contact direct ou indirect avec d’autres
animaux et transmettent le virus.
De larges épizooties peuvent alors se
développer chez les primates ou autres
mammifères (antilopes de forêt).
3. Infection primaire chez l’homme
Les patients sont infectés par:
La manipulation d’animaux infectés,
malades ou morts, trouvés dans la forêt
(plus fréquent);
Ou par contact direct avec des chauvessouris infectées (rare).
4. Infection humaine secondaire
La transmission secondaire interhumaine
peut survenir par contact direct avec le sang,
les sécrétions, les organes ou autres fluides
corporels de personnes infectées.
Le risque est plus élevé lors de la prise en
charge d’un patient ou lors de la
manipulation de corps de patients décédés.
Cet article est publié dans le cadre du programme Factcheck Ebola lancé par Congo Check pour participer à la lutte contre la persistante de cette épidémie.