Depuis mi-avril, des publications Facebook, véhiculées principalement par des sympathisants du parti présidentiel annoncent faussement la signature de l’accord sur l’exploitation des minerais congolais par les États-Unis contre un soutien militaire. Ces fausses informations se basent notamment sur des coupures de presse de l’agence Reuters, mal traduites.
« Le journal britannique Reuters confirme la signature de l’accord entre la RDC et les USA », lit-on sur ces publications, rapidement devenues virales sur Facebook.
Pourtant, Reuters n’a jamais confirmé une quelconque signature de ce genre. Les recherches menées sur le site de cette agence de presse ont établi qu’aucune dépêche du genre n’a été publiée. Nos équipes ont cependant pu retrouver l’article faussement présenté comme l’annonce de cet accord. Il évoque plutôt la signature d’un accord entre le gouvernement congolais et un promoteur de sécurité privée de nationalité américaine, Erik Prince.
Publié le 17 avril, soit 3 jours avant le début de la diffusion de la désinformation, l’article de Reuters annonce que « Erik Prince, un éminent partisan de Trump, a accepté d’aider la République démocratique du Congo à sécuriser et à taxer ses vastes richesses minérales ». Cet accord, qui vise à tirer davantage de revenus de l’industrie minière congolaise, n’a rien à voir avec la sécurité ou même les négociations en cours entre Kinshasa et Washington.
« Les discussions sur la mise en œuvre de l’accord avec [Erik] Prince interviennent alors que les États-Unis et le Congo explorent un accord plus large sur des partenariats dans le domaine des minéraux critiques, après que le Congo a présenté un accord de minéraux contre sécurité à l’administration du président américain Donald Trump », a précisé Reuters, annonçant au passage qu’aucun déploiement des agents de sécurité dans les zones de conflit actif n’est prévue.
Interrogé à ce sujet, le cabinet du ministre Patrick Muyaya a confirmé qu’aucun accord n’a été signé « pour le moment » entre le gouvernement congolais et l’administration Trump, rassurant cependant que « les négociations avancent bien ».