Un communiqué attribué au gouvernement malien est rapidement devenu viral dans la soirée du 24 janvier. Portant la signature du colonel Abdoulaye Maiga, porte-parole du gouvernement de transition, ce communiqué annonce la « fin de la participation du Mali dans la CEDEAO et l’UEMOA » mais également l’instauration du Bambara comme langue officielle du pays, à dater du lundi 24 janvier. Ce communiqué est faux.
En observant de près le communiqué, nous avons remarqué plusieurs différences entre ce dernier et les précédents communiqués du gouvernement. Si tous les autres communiqués, le texte est justifié comme ici, celui annonçant le retrait du pays des Aigles de la CEDEAO a un texte étrangement non justifié. Aussi, il comporte plusieurs incongruités dans la forme et dans le fond alors que les communiqués antérieurs étaient corrects sur le plan sémantique. Sur les comptes Twitter de la présidence et de la Primature du Mali, aucun post n’a fait allusion à ce retrait. Les deux comptes ont continué à utiliser le français lundi.
En tapant les mots clés « Retrait-Mali-CEDEAO » sur Google, nous avons retrouvé un article de l’Association des blogueurs maliens qui dément ledit communiqué. Citant Fatoumata Maiga, chargée de communication du ministère de l’administration territoriale, Assoblog Mali conclut à « document archi faux, des fakenews ».
Tard dans la soirée, le porte-parole du gouvernement malien a, dans le vrai communiqué n°013 cette fois-ci, rejeté ce premier communiqué et son contenu. « Le gouvernement du Mali tient à apporter un démenti formel à ce communiqué et informe l’opinion nationale et internationale que tous les moyens seront mis en œuvre pour dénicher et traduire les auteurs de ce communiqué devant les juridictions compétentes », lit-on sur la mise au point du gouvernement de transition. « Le Mali reste membre de l’UEMOA et de la CEDEAO malgré leur posture regrettable », ajoute le communiqué posté par le lanceur d’alertes Samba Gassama.
Plus tôt dans la journée, la CEDEAO avait également publié un communiqué dans lequel elle regrettait de n’avoir pas été consulté dans le processus de préparation du calendrier électoral au Mali. « La CEDEAO réaffirme sa volonté à travailler avec tous les partenaires en vue de trouver une solution à la crise politique malienne ».
Pour rappel, les pays de la CEDEAO ont décidé depuis quelques jours maintenant de suspendre tout échange avec le Mali. La France a emboité le pays et Air France n’atterrit plus à Bamako depuis plus de 10 jours. Cet isolement fait suite à la décision de la junte de reporter les élections.