En République démocratique du Congo, les filles enceintes sont désormais autorisées à poursuivre leurs études. Dans une circulaire signée le 14 juillet, le secrétaire général à l’Education nationale a instruit les écoles à recevoir toutes les filles, y compris celles portant une grossesse. Alors que la décision a divisé l’opinion, un autre document est devenu viral le lendemain, prétendant l’interpellation de l’auteur de la décision par la justice. L’affirmation est erronée.
« Celui qui a signé la circulaire autorisant la tolérance sexuelle à l’école est convoqué à la Cour de cassation pour s’expliquer sur sa mesure qui viole toutes les lois y relatives », ont écrit plusieurs internautes.
Pourtant, Congo Check a pu établir que cette affirmation incorrecte, notamment en comparant les deux documents. Si la circulaire est signée par Alexis Yoka, c’est plutôt Mathieu Mukenge qui est convoqué. Avec ce détail, nos équipes ont entrepris des recherches pour identifier les deux personnes, qui sont toutes présentées comme « secrétaire général ai à l’Éducation nationale ».
Congo Check a découvert notamment qu’Alexis Yoka a été désigné à ce poste le 3 juillet 2025, après suspension préventive de l’ancien secrétaire, Mathieu Mukenge. Congo Check a également entrepris des démarches au sein du parquet général près la Cour de cassation pour avoir des détails. Un agent du parquet que nous avons approché et qui n’a pas voulu être cité, évoquant « le secret de l’instruction », a expliqué que le PG a convoqué le SG suspendu et non celui qui est fonction. « Cette convocation n’a rien à voir avec l’affaire des filles enceintes, mais c’est pour le dossier des buletins scolaires qui n’ont pas été livrés à temps ».
Au sujet d’une prétendue violation des lois avec la mesure du maintien des filles enceintes à l’école, le gouvernement a rappelé que la Constitution consacre le droit à l’éducation. Selon Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, exclure une jeune fille enceinte serait une double punition.