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Non, il n’existe pas de contingent roumain au sein de la MONUSCO

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“RDC: Répression des manifestants à Goma: les mouvements citoyens accusent les contingents roumains de la Monusco d’avoir tué 6 civils au niveau de CBCA Ndosho” titrait le média Politico.cd au lendemain des tueries des adeptes Wazalendo le 30 août 2023 à Goma. Depuis l’information continue d’être propagée via les réseaux sociaux et dans la communauté, soutenant la thèse selon laquelle la Mission Onusienne en RDC (MONUSCO) est le bras armé de l’occident pour l’extermination de la population congolaise. Congo Check qui a vérifié les allégations contenues dans cet article conclut que ces dernières sont fausses. Elles ne sont étayées par aucune preuve factuelle car il n’existe pas de contingent roumain au sein de la MONUSCO. Les militaires roumains actifs à Goma font partie de compagnies de sécurité privée engagées par le gouvernement congolais dans le cadre d’appui aux Forces Armées de la République démocratique du Congo qui combattent les rebelles du Mouvement du 23 Mars, M23.

Classement par Congo Check: mésinformation

Information erronée tirée d’un communiqué de presse des mouvements citoyens

Dans sa dépêche, Politico.cd indique avoir pour source un communiqué de presse des mouvements citoyens. Contacté par Congo Check, Christian Okende, rédacteur en chef de Politico.cd indique que souvent ce sont les sources qui fournissent ce genre d’éléments aux journalistes de Politico.cd couvrant la région orientale de la RDC. “Je vais m’entretenir avec le journaliste auteur de la publication afin d’en savoir plus sur ses sources. Ledit journaliste ne fait plus partie de la rédaction actuellement car il a passé son test pour rejoindre in autre média”; déclare-t-il au téléphone de Congo Check.

La MONUSCO parle d’une déclaration hallucinante

Dans sa mission de vérification des faits, Congo Check a contacté la MONUSCO afin de recueillir sa réaction et surtout savoir s’il existait de contingent roumain au sein de troupes.

“Jamais. C’est absolument faux et hallucinant”, répond à Congo Check Ndeye Khadi Lo, porte-parole de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation du Congo via la messagerie WhatsApp. “Il n’y a pas de contingent roumain à la Monusco et aucun staff de la Monusco n’a été impliqué dans ce qui est décrit dans l’article que vous m’aviez envoyé” rassure-t-elle.

Les 7 roumains prestant pour la MONUSCO ne constituent pas un contingent et ne sont pas deployés sur terrain

Afin de peaufiner sa recherche, l’équipe de Congo Check a consulté les documents des Nations Unies qui détaillent les contributions des troupes par Etat et le type de personnel que ces pays déploient au sein de différentes missions Onusienne dans le monde.

Le dernier rapport de l’ONU sur les pays contributeurs de troupes a été généré le 22 août dernier à 12 heures 50 minutes. Il place le Népal en tête des pays contribteurs de troupes avec 5753 soldats suivi du Rwanda qui contribue avec 4678 militaires.

La Roumanie figure parmi les contributeurs du personnel au sein de la MONUSCO avec 7 staffs. Vous pouvez consulter la liste intégrale de la contribution de troupes de la Roumanie au sein de diverses missions de l’ONU via le document ci-dessous. La MONUSCO est en tête avec 4 officiers, 2 policiers et 1 expert.

Pour comprendre le rôle que joue ces staffs roumains au sein de la MONUSCO, Congo Check s’est de nouveau entretenu avec Ndeye Khadi Lo. Elle explique tout d’abord que 7 staffs ne peuvent pas constituer un contingent avant de renchérir qu’il s’agit de “4 officiers qui sont dans l’état-major (officier d’état-major qui sont dans des bureaux); 2 policiers et 1 observateur militaire. Ils sont tous en uniforme. Mais ce n’est pas un contingent et ils ne sont pas sur le terrain comme les contingent déployés dans les bases”.

La Mission de l’ONU en République démocratique du Congo a toujours été au cœur de la controverse pour son bilan jugé inefficace par plusieurs membres de la communauté congolaise. Des manifestations appelant au départ de cette dernière se sont quelques fois soldées par des morts parmi les contestataires soulevant un sentiment de méfiance de la population locale vis-à-vis de la MONUSCO.

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Fiston MAHAMBA
Fiston MAHAMBA
K. MAHAMBA WA BIONDI, connu sous le nom de plume "Fiston Mahamba Larousse" est diplômé en sciences de l'environnement et développement durable à l'Institut Supérieur de Développement Rural à Beni (RDC). Journaliste basé dans la partie Orientale de la République démocratique du Congo depuis 2012, il s'est forgé dans l'exercice de ce métier après plusieurs formations de journalisme à la Deutsche Welle Akademie, le centre de développement médias de la radiodiffusion publique Allemande. En 2018, il s'inscrit à l'École Supérieure de Journalisme de Lille pour parfaire une licence en journalisme multimédia. Ancien officier de communication au sein des Nations Unies, il a un Master2 en Techniques des Métiers de l'Information à l'Université Nazi Boni (Burkina Faso) en coopération avec l’Université Lumière Lyon2 (France). Il a suivi un cursus de Diplôme Universitaire en Journalisme Web Multimédia à l’Ecole Publique de Journalisme de l’Université de Tours en France avant de poursuivre sa formation en recherche à la Haute Ecole des Sciences de l’Information et de la Communication (CELSA) de la Sorbonne Université à Paris. Son livre "RDC-Ebola: Fixers, ces boucliers non immunisés" est en cours d'édition. Journaliste et chercheur spécialisé sur la région orientale de la République démocratique du Congo et les Grands-Lacs africains, ses études se focalisent sur les ressources naturelles, l’extrémisme violent, la santé, les conflits... Ses domaines de travail journalistique sont orientés vers l'environnement, le développement, l'emploi, les nouvelles technologies, l'agriculture, la politique, la culture,... qu'il couvre en écriture et images.

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