Sur la page Facebook « Goma 24 », des photos ont été mises en ligne le vendredi 10 septembre dernier, l’auteur de la publication affirmant qu’il s’agit des civils Banyamulenge enterrés vivant à Bijombo. Méfiez-vous de ce canular.
« Les FARDC sont en train d’enterrer vivant des jeunes Banyamulenge, dans le village de Bijombo, territoire d’Uvira. Où est l’état de droit tant chanté ? », écrit la page Goma 24. La publication partagée à ses 136.000 abonnés et qui a généré près de 500 mentions j’aime et partagée à des dizaines de reprises.
Internautes divisés
En parcourant les centaines de commentaires générés par cette publication, Congo Check remarque que la plupart des internautes sont divisés. Certains croient en cette annonce, alors que d’autres s’en méfient.
« Il faut bien vérifier l’information au lieu de salir l’image de nos courageux soldats, les ADF sont trop hétérogènes, il s’agit là d’un groupe de rebelle que l’armée nationale a neutralisé », s’insurge Maté Aladin.
« Ne distiller pas des messages de haine dans les réseaux sociaux gratuitement pour satisfaire vos appétits égoïstes. Les FARDC sont une armée républicaine. Respect ! », commente Bernard Katumba.
Version officielle
Pour y voir clair, Congo Check a contacté des sources officielles de la région en commençant par les Forces Armées de la RDC, directement indexées dans cette affaire.
Le major Dieudonné Kasereka, porte-parole de l’armée dans le Sud du Sud-Kivu dément l’enterrement de ces civils.
« C’est une fausse information publiée par des personnes de mauvaise foi. Ces images sont utilisées par Makanika pour vilipender l’armée. Notre armée ne peut jamais enterrer vivant des personnes et ces images là sont anciennes », a déclaré le major Dieudonné Kasereka à Congo Check.
Le bourgmestre de la commune de Minembwe affirme aussi que ces personnes ne sont pas enterrées, mais ces trous ont été utilisés provisoirement par l’armée comme cachot, envers ces personnes interpellées.
« Ce sont des Banyamulenge qui ont été arrêtés par les militaires en opération dans les hauts plateaux d’Uvira et comme les militaires n’avaient pas de cachot, ces personnes ont été emprisonnées là où vous avez vu. L’armée se sert de ces trous pour prendre des positions quand il y a une opération, c’est ça la réalité. Ces Banyamulenge ont été arrêtés après un bouclage dans des maisons, mais ils ont été libérés après quelques jours », a renchéri Gady Mukiza, bourgmestre de Minembwe.
Cependant, la Recherche Inversée d’images n’a rien donné de concluant quand Congo Check a mis ces photos dans ce logiciel pour vérifier leur origine.