Quelques heures seulement après qu’un nouveau cas positif à la maladie à virus Ebola soit déclaré à Mbandaka, chef-lieu de la province de l’Équateur, des publications sur le réseau social Facebook ont relayé des informations erronées autour de la réapparition de ce virus en République démocratique du Congo.
C’est par exemple sur la page de Jeune Leader Diegue Ifaso, auteur d’un post qui affirme que la résurgence de l’Ebola en province de l’Equateur constitue un empêchement pour que le Président Félix Tshisekedi n’arrive pas à Mbandaka alors qu’il se préparait à se rendre dans cette partie du pays. Les vérifications menées par Congo Check attestent que cette résurgence du virus Ebola dans cette ville proche de Kinshasa est dû au réservoir naturel de ce dernier dans la zone.
“Urgent urgent urgent urgent urgent urgent urgent urgent urgent. Ebola en téléchargement à Mbandaka. Pendant que le chef de l’état se prépare venir à Mbandaka, les situations d’empêchement naissaient jour le jour. Triste pour notre Équateur”, écrit l’auteur de cette publication qui a générée près d’une trentaine de mentions j’aime à côté des commentaires et des partages.
Certaines personnes ont cru à l’information contenue dans ce post. Dans les commentaires, des internautes ont évoqué des raisons mettant en doute la réapparition de Ebola dans la région de l’Équateur. “Ne déstabilisez pas l’esprit du chef l’État”, réagit Justice Pherno avant que Salomon Efadja ne se montre sceptique: “laissez ce mensonge aucune maladie Ebola à Mbandaka”, et appuyé par Filmin Bakombo qui estime qu’il n’y a pas de virus Ebola à Mbandaka.
La résurgence d’Ebola à Mbandaka est liée à sa situation dans le réservoir naturel du virus
Les recherches de Congo Check ont abouti à une conclusion selon laquelle, la réapparition de la maladie à virus Ebola n’a rien à voir avec la politique ni une éventuelle arrivée du chef de l’État en Equateur.
En effet, le 23 avril 2022, le ministre de la santé publique, de l’hygiène et de la prévention a annoncé un nouveau cas de maladie à virus Ebola (MVE) survenu dans la zone de santé de Mbandaka dans la province de l’Equateur, en République démocratique du Congo (RDC). Des flambées de MVE se sont déjà produites dans la province de l’Équateur en 2018 et 2020.
Des échantillons de sang et d’écouvillons ont été prélevés, qui se sont avérés positifs pour le virus Ebola au laboratoire provincial de Mbandaka le 21 avril. Les deux échantillons ont été envoyés à l’Institut National de Recherche Biomédicale (INRB) à Kinshasa où le virus Ebola a été confirmé par GeneXpert le 23 avril.
“Le nouveau génome était le plus étroitement lié à l’éclosion de l’Équateur 2020, mais il ne faisait pas partie du clade de l’éclosion, ce qui indique que ce cas représente un nouvel événement de débordement du réservoir hôte et n’est pas directement lié aux éclosions de la maladie à virus Ebola de l’Équateur 2018 ou de l’Équateur 2020. D’autres enquêtes épidémiologiques sont en cours” écrit le document en lien avec le séquençage des échantillons.
Des fausses informations qui se propagent sur la toile autour de cette épidémie d’Ebola suscitent des polémiques qui peuvent engendrer une résistance plus tard et cela favorise une propagation rapide de la maladie. Débusquer ces fausses nouvelles est une manière de participer à la lutte contre cette maladie qui a occasionné la mort de plusieurs personnes en République démocratique du Congo, certains pour avoir donner du crédit aux rumeurs ainsi qu’à la désinformation répandues sur la toile lors des précédentes épidémies.