Déclarée au Rwanda comme épidémie depuis le 28 septembre dernier, la maladie à virus de Marburg est très dangereuse, elle cause de fortes fièvres souvent accompagnées d’hémorragie touchant plusieurs organes du corps humain. Frontalière de Gisenyi (Rwanda), la ville de Goma était en alerte depuis l’annonce de cette épidémie au Rwanda. C’est dans cette atmosphère que, dans la journée du 10 octobre, une rumeur annonçant un cas « confirmé » de Marburg dans la ville touristique, a été propagée sur les réseaux sociaux. Sauf que cette rumeur est fausse.
Il n’y a aucun cas confirmé du virus de Marburg à Goma. Congo Check a contacté les autorités sanitaires au niveau provincial et national, et toutes ont démenti cette information. Ces dernières ont précisé que les résultats effectués sur le cas suspect, qui était en examen, se sont révélés faux.
Plusieurs internautes ont réagi à cette information. Malheureusement, nombreux y croient sans même vérifier. « Je le savais » écrit l’internaute Délivre Mafuta en commentaire. D’autres accusent déjà le Rwanda. Cas de NsuAmi IsaAc qui s’exclame : « Aaah Rwanda, encore toi ».
Cette information erronée a été rapidement propagée sur Facebook. Nous l’avons également trouvé publiée sur la page « TELE 2 officiel ».
Congo Check a tenté en vain de joindre l’auteur de cette publication. Ce dernier n’a pas donné suite à notre message envoyé sur Messenger.
Les témoignages des autorités sanitaires
Notre équipe s’est alors lancée dans la vérification de cette information. Pour vérifier sa véracité, Congo Check a contacté plusieurs autorités sanitaires du Nord-Kivu et sur le plan national. Toutes ont démenti cette information.
Nous avons commencé par contacter le ministère national de la Santé. Le docteur Samuel Roger Kamba Mulamba a démenti, soulignant que le cas suspect s’est avéré négatif. « Non, le cas suspect n’a pas été confirmé. Les résultats du laboratoire étaient négatifs. Cordialement », a-t-il répondu à Congo Check.
Ces informations, données par le ministère sectoriel, ont été confirmées par la direction provinciale de la santé en province du Nord-Kivu, à travers le médecin coordonnateur du programme élargi de vaccination (PEV). Contacté par Congo Check, le docteur Hans Bateyi parle également d’un cas suspect, qui s’est révélé faux après les analyses. « À Goma, il y a eu un cas suspect de la maladie à virus de marburg, qui a été isolé et prélevé depuis hier. L’échantillon est négatif et le cas a été déchargé, donc sorti de centre d’isolement… voilà l’information.», nous a-t-il répondu.
Ce qu’il faut savoir sur la maladie à virus Marburg
Selon un document de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), publié en mai 2023 que Congo Check a pu consulter, la maladie à virus Marburg est une fièvre hémorragique grave, souvent mortelle, causée par le virus Marburg. Chez l’être humain, la maladie se manifeste par des céphalées, des dorsalgies, des douleurs musculaires, des douleurs abdominales, des vomissements, un état confusionnel, une diarrhée et des saignements à des stades très avancés. La maladie à virus Marburg a été identifiée pour la première fois à Marburg, en Allemagne, en 1967.
Aux stades tardifs de la maladie, des saignements peuvent survenir au niveau des gencives, du nez et de l’anus. Les patients présentent parfois un état de choc, un état confusionnel et une défaillance viscérale. La meilleure façon de prévenir la maladie à virus Marburg est d’éviter tout contact avec des personnes ou des animaux infectés, d’appliquer des règles d’hygiène et de suivre les autres mesures préventives recommandées par les pouvoirs publics locaux ou les autorités sanitaires.
Cette information annonçant un cas confirmé de la maladie à virus Marburg à Goma est donc fausse. Les sources contactées par Congo Check, l’ont démenti. Pour rappel, la RDC fait face depuis un temps à l’épidémie Mpox, dont la vaccination de la population a déjà démarré dans certains coins du pays. L’annonce d’un cas d’un autre virus en cette période, peut susciter des questionnements au sein de la population, voire anéantir les efforts des autorités dans l’éradication de la première épidémie. Voilà ce qui a poussé Congo Check à s’intéresser à cette information, pour apporter la lumière.