Ir Confiance publie dans le groupe Facebook “FANS BINAKWAZAKA” une rumeur selon laquelle il suffit seulement de prendre 2 paracétamols pour se débarrasser d’une grossesse. Méfiez-vous, après notre enquête, cette allégation se révèle fausse; 2 paracétamols à eux seuls ne peuvent pas provoquer l’avortement. Bien que dans certains cas le paracétamol puisse avoir des effets négatifs sur le développement du fœtus, il reste l’une des rares molécules considérées comme sûres pendant tous les stades de la grossesse.
Kumbe dawa ya kutosha mimba ni paracétamols mbili tu na basi
Cette publication n’a pas laissé les internautes indifférents. Se référant aux commentaires, nous réalisons que beaucoup de personnes sont tombées dans le piège :
– Tantine Tathianat : “kila mutu na bahati yake”
– Dorcas Musyenene : “ni hatari thami”
– Ngozi Jérémie Siluhwere Ngozi : “ona bienye uko nasema weye mbuzi. Weye vile bange kutoshaka. Uko na fundisha ku tosha ama?”
– Samwele Kalwira : “ku mutu mukubwa?”
Pour ce faire, nous avons mené une enquête sur ce sujet afin d’éclairer le public. Nous nous sommes rendus à l’hôpital Heal Africa, nous avons fait un petit entretien avec le docteur Gédéon Maseye du service de la consultation prénatale (CPN). Celui-ci nous confie que cette information selon laquelle 2 paracétamols peuvent provoquer l’avortement est fausse; les paracétamols, encore moins 2 paracétamols ne peuvent pas à eux seuls provoquer l’avortement
Nous avons aussi contacté le service de la consultation prénatale (CPN) du centre de santé Murara; le clinicien Papy Omwapa nous dit que cette information selon laquelle 2 paracétamols peuvent provoquer l’avortement est fausse
Dans notre enquête, nous avons visité le site internet Le Monde, dans son article “paracétamol pendant la grossesse : un réflexe à ne pas banaliser”. Il ressort clairement de celui-ci que le paracétamol est une des rares molécules considérées comme sûres pendant tous les stades de la grossesse, et de nombreuses femmes y recourent pour soulager fièvre et douleurs.
Il précise aussi que les paracétamols peuvent avoir des conséquences néfastes sur le fœtus parmi lesquelles ne figure pas l’avortement : Plusieurs études, réalisées sur de vastes cohortes à travers le monde, ont par ailleurs identifié une association entre la prise de paracétamol pendant la grossesse et la survenue de troubles neurodéveloppementaux chez l’enfant, en premier lieu le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), mais aussi des troubles du spectre autistique, des retards de langage, ou un QI diminué. Outre ces études épidémiologiques, des expériences menées chez l’animal, en particulier la souris, vont aussi dans le sens d’effets indésirables du paracétamol sur le fœtus.
Sur le site internet AlloDocteur, dans son article “le paracétamol est-il sans risque pendant la grossesse ?”. Ici, il est précisé que les antalgiques sont prescrits mais restreints et les anti-inflammatoires sont tout simplement contre-indiqués à partir du 6ème mois. Il ne reste donc plus que le paracétamol en première ligne et il est largement prescrit puisque la moitié des femmes enceintes en a déjà pris pendant leur grossesse.
Tout en signalant que, pris pendant la grossesse, le paracétamol pourrait avoir des effets délétères sur le développement du foetus. Les médecins recommandent aux femmes enceintes d’en consommer le moins possible et sur des périodes courtes.
Notons qu’ici aussi, parmi les conséquences négatives possibles, l’avortement n’est pas signalé; les auteurs de cette synthèse mettent en évidence des liens entre l’exposition du foetus au paracétamol et la survenue ultérieure de plusieurs troubles : retard de langage, troubles du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH), troubles du spectre autistique (TSA), ou encore des troubles du comportement. Ces conclusions inquiétantes avaient aussi été rapportées en juin 2021 dans la revue European Journal of Epidemiology. L’étude révélait que le risque de TDAH ou de TSA augmentait de 20% en cas d’exposition du fœtus au paracétamol.
Des troubles de la puberté précoce chez les filles et les garçons, ou encore des malformations génitales chez les petits garçons (comme des dysfonctionnements testiculaires) sont aussi rapportées par les auteurs.
Sur le site internet Doctissimo, dans son article “Enceinte, puis-je prendre du paracétamol tel que le Doliprane ?”, il est clair que si l’on s’en réfère au VIDAL, la référence médicale, la prise de paracétamol (doliprane) est possible pendant la grossesse chez la femme enceinte”, précise le Dr Odile Bagot, gynécologue obstétricienne, avant d’ajouter “mais des études in vitro ont démontré que le paracétamol interférait avec le mécanisme de la descente des testicules.
En se fondant aussi sur des études épidémiologiques et des travaux expérimentaux chez l’animal et in vitro – publiés entre 1995 et 2020 –, un consensus de 13 chercheurs internationaux mené par Ann Z. Bauer (Lowell, Etats-Unis) et auquel participe le Pr Bernard Jégou (Rennes) pour la France – suggère que l’utilisation de paracétamol pendant la grossesse pourrait également altérer le développement fœtal et augmenter le risque de troubles neurodéveloppementaux (retard de langage, troubles cognitifs…) ainsi que du système reproductif et urogénital. En clair, le paracétamol agirait comme un perturbateur endocrinien sur le fœtus, avec des effets indésirables sur sa santé (problèmes comportementaux, possibilité de risque d’asthme chez l’enfant…) . Parmi les résultats évoqués, un risque possible de troubles sur la fertilité, l’anatomie des organes génitaux (malformations) et le cerveau en cas d’exposition prénatale sont engagés. Les résultats doivent encore faire l’objet d’investigations par les différents chercheurs des universités et des autorités de santé, notamment concernant les données d’indications et la durée du traitement. “Il est surtout à éviter au premier trimestre de grossesse car c’est à ce trimestre que se forment les organes génitaux. Quant au cerveau, son développement se poursuit tout au long de la grossesse et les premières années de la vie du bébé”, insiste la gynécologue. Laisse-nous signaler que parmi les effets secondaires, ici non plus, l’avortement n’est pas signalé
Après notre enquête, selon nos sources indépendantes et fiables, quoi que le paracétamol peut avoir dans certains cas des effets négatifs sur le développement du fœtus(troubles liés au développement des organes génitaux, retard de langage, troubles du déficit de l’attention avec hyperactivité [TDAH], troubles du spectre autistique [TSA], ou encore des troubles du comportement, QI diminué), 2 paracétamols ne peuvent pas provoquer à eux seuls l’avortement. Le paracétamol reste donc l’une des rares molécules considérées comme sûres pendant tous les stades de la grossesse
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