Depuis un temps, des informations au sujet de la présence d’un insecte dont les apparences sont rapprochées par les habitants de Beni à la figure humaine, sur des légumes, se propagent à travers les réseaux sociaux. Les populations dans la région Est de la République Démocratique di Congo ont alerté sur l’apparition de cet insecte, dont celles de l’Ituri et de Beni dans le Nord-Kivu. Certains ont même affirmé que l’insecte avait visiblement le visage d’un chien, d’autres ont laissé entendre que la consommation des légumes sur lesquels cet insecte se posait, conduisait au décès. Des spéculations et fausses informations construites autour de cette espèce du rang des insectes et partagées de centaines de fois sur Facebook.
Voici donc ce qu’il faut retenir de cet insecte qui sème la terreur dans le chef des populations actuellement dans la région Est en RDC :
La mouche des singes est un papillon en développement
Dans ses recherches, Congo Check a joint l’ingénieur Jason Mughoghe, ingénieur phytotechnicien, qui parle d’un petit papillon trouvé dans le royaume indomalais qui appartient à la famille des lycaenidea ou blues .
« Il tire son nom de la supposée ressemblance de sa nymphe avec le visage d’un singe. C’est un lépidoptère appartenant à la famille de Lycaenidea , genre Spalgis; Espèce : spalgis epius. En raison de sa classification, cette insecte est aussi un papillon après son stade adulte car il est aussi lépidoptère », précise-t-il.
Chez les papillons, il existe une métamorphose complète, càd ils passent dans 3 phases pour leur développement : stade larvaire, stade nymphale ou pupe et l’imago ou insecte Adulte. C’est le même cas chez Spalgis epius. Il prend la forme du singe dans son stade nymphale (stade de situant entre le stade Larvaire et l’Imago). Dans son stade larvaire il ressemble à une chenille.
L’insecte ne présente pas des effets néfastes sur la santé humaine
« l’Insecte est exactement un lépidoptère (ordre des papillons) et présente moins de risques sur les cultures. Il est d’ailleurs prédateur de certaines hémiptères (ordre d’insectes minuscules comme les pucerons, aleurodes,…) au stade larvaire, ce qui signifie qu’il joue un bon rôle lorsque qu’il n’est pas encore nymphe, appelé chrysalide pour les papillons. Par ailleurs, avant de devenir chrysalide, la chenille doit dénicher un endroit tranquille où elle pourra se transformer en sécurité, quitter le stade chenille vers le stade papillon. Généralement, elle quitte la plante et cherche un lieu en hauteur, où elle sera bien camouflée », a fait savoir à Congo Check, l’ingénieur Patient Gakuru, doctorant en gestion durable des bio-agresseurs et entomologie fonctionnelle.
« Une fois le site idéal trouvé, la chenille tisse sur un support un petit coussinet de soie. On comprend que ce stade chrysalide est généralement immobile et donc ne pouvant pas causer du tord sur les cultures, sauf s’ils sont nombreux sur les feuilles, ils peuvent réduire l’activité photosynthétique », poursuit-il.
En bref, ces insectes ne sont pas nouveaux mais peuvent l’être dans nos milieux. On doit comprendre que les échanges mondiaux de matériel de production ou de produits végétaux rend de plus en plus facile la dissémination des ravageurs et pathogènes de leur lieu naturel vers différents coins du monde. Il est, pour de raison d’hygiène, de laver les légumes avant de les consommer.