Des publications largement partagées sur les réseaux sociaux ont prétendu qu’aucun pays africain ne prend part à la réunion du Conseil de sécurité des Nations-unies. Cette affirmation a notamment suscité la colère des internautes alors qu’il s’agit d’un organe important de l’ONU.
Sur Facebook et sur X notamment, cette affirmation s’est retrouvée dans plusieurs publications.
Pour avoir plus des détails sur les contours de cette affirmation et les raisons de sa mise en ligne, Congo Check s’est notamment approché de la page Facebook Jimmynews, une des premières à partager cette thèse. Malgré plusieurs relances, nos tentatives sont restées sans suite.
Cependant, nos équipes ont pu établir qu’au moins deux pays africains siègent au Conseil de sécurité de l’ONU. Selon le chapitre 5 de la Charte des Nations-Unies, le Conseil de sécurité se compose de quinze membres. Parmi eux, 5 sont permanents dont la Chine, la France, la Russie (ex-URSS), le Royaume-Uni et les États-Unis d’Amérique. « Dix autres membres de l’Organisation sont élus, à titre de membres non permanents du Conseil de sécurité, par l’Assemblée générale qui tient spécialement compte, en premier lieu, de la contribution des membres de l’Organisation au maintien de la paix et de la sécurité internationales et aux autres fins de l’Organisation, et aussi d’une répartition géographique équitable », lit-on dans le point 1 de l’article 23.
Au sujet de cette « répartition géographique équitable », la mission permanente de la France au sein des Nations-Unies renseigne que « chaque groupe régional dispose d’un nombre attribué de sièges : 3 pour l’Afrique ; 2 pour l’Asie-Pacifique ; 2 pour l’Amérique latine et les Caraïbes ; 1 pour l’Europe orientale ; 2 pour l’Europe occidentale et les autres États ».
Sur sa page dédiée, le Conseil de sécurité cite les 15 pays qui siège actuellement dans cet organe, dont 3 africains : Gabon, Ghana et Mozambique. Dans l’histoire, la RDC a déjà siégé deux fois au Conseil de sécurité : entre 1982 et 1983 puis entre 1990 et 1991. Dans une récente réunion gouvernementale, la cheffe de la diplomatie congolaise a annoncé que Kinshasa sera de nouveau candidate en 2025.
En RDC, le Conseil de sécurité revêt un caractère important du fait de la présence des troupes onusiennes dans les pays. Récemment, des populations avaient manifesté pour leur départ alors qu’un plan de désengagement est en cours d’exécution. Cette affirmation erronée aborde ainsi un sujet sensible du prétendu paternalisme et de l’imposition occidentale en Afrique, un thème au centre de plusieurs mouvements de masse sur le continent.