Les tests PCR qui consistent à enfoncer une tige de 15 cm dans la narine pour déterminer si la personne dépistée est infectée par le Covid-19 ou non sont jugés dangereux au niveau du cerveau par des internautes. Ils craignent des lésions au cerveau. A en croire ces publications sur les réseaux sociaux, l’utilisation des tests PCR peuvent provoquer plusieurs maladies mentales. Les Vérifications faites par Congo check prouvent que ces affirmations sont fausses.
« Les Test PCR sont inutiles et dangereux ! Pourquoi vous faire enfoncer un test PCR non fiable dans les tréfonds de deux narines puisque apparemment, un postillon suffirait à contaminer vos proches ? On nous musèle pour éviter de cracher sur le voisin et on aurait besoin d’aller au lointain du nez pour chercher des traces de virus ? Un échantillon de salive devrait suffire non ? Explication ? Qui », peut-on lire sur le compte Facebook du nom de Dorothée de Silguy.
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D’autres pages Facebook ont par contre annoncé que sont des biologistes médicaux et médecins généralistes qui alertent sur « les risques de dépistages incontrôlés et sans pertinence ». C’est le cas de la page Facebook du nom de l’Humanité.
« Avec l’arrêté publié le 24 juillet, tout le monde peut désormais se faire dépister par test PCR Covid (dans le nez), sans présenter de symptômes et sans ordonnance, tout en étant pris en charge par l’assurance-maladie. Les biologistes médicaux et médecins généralistes alertent sur les risques de dépistages incontrôlés et sans pertinence », lit-on sur cette page qui a généré plusieurs centaines des réactions.
Une vidéo à la base de ces rumeurs
En date du 18 juillet 2020, la page YouTube dénommée Bilal Al Gharib a diffusé une vidéo de 14 minutes 59 secondes avec comme titre : « danger Dépistage Covid19 : Protégez votre barrière hémato encéphalique »
Dans cette vidéo l’auteur qui n’a soulevé aucune source scientifique, a fait savoir que les Tsts PCR peuvent facilement briser la barrière hémato encéphalique et ouvrir ainsi la voie aux bactéries et autres toxiques dans le cerveau.
« Une barrière hémato-encéphalique qui fuit, provoque l’inflammation du cerveau originaire de plusieurs maladies, comme l’autisme, le Tdah, maladies cardiaques, les maladies auto humaines, le cancer, les maladies neurodégénératives, les AVC, les lésions, fatigues chroniques, hypoxie, anxiété, trouble de l’humeur, d’autres problèmes de santé mentale comme la schizophrénie, convulsions, perte de mémoires », affirme-t-il.
Congo check a rencontré des spécialistes chercheurs virologues et d’autres documentations sur la matière pour éclairer l’opinion à ce sujet.
Que disent les scientifiques ?
Le Professeur Hugo Kavunga, du Laboratoire P3 de l’Institut National de Recherche Biomédicale (INRB) GOMA, explique qu’il n’y a pas de danger pour le Cerveau car le prélèvement est exercé par les médecins formés et ces PCR tiennent compte de la constitution du lieu de prélèvement.
« Non, c’est faux. Le Cerveau n’est pas en danger car le PCR est conçu conformément au milieu où s’effectue le dépistage. Les médecins qui font les dépistages sont très biens formés en cette matière. Ça dépend des techniques de prélèvement, il faut tout d’abord bien faire cette technique de prélèvement car lorsque vous prélevez bien, le patients n’a pas une crainte quelconque », explique le professeur à Congo check.
« Certes, la longueur des écouvillons utilisés pour faire les prélèvements dans le cadre des tests PCR peut surprendre, voire inquiéter, à première vue ; et il est vrai que l’expérience s’avère assez désagréable pour les patients. Mais cette méthode a été choisie pour son efficacité : bien qu’imparfaite, elle est plus fiable que les alternatives existantes dans la lutte contre le SARS-CoV-2. C’est ce qu’il y a de mieux », précise Laurent Andreoletti, professeur de virologie à la faculté de médecine de Reims et responsable d’une unité de diagnostic Covid-19 cité par Radio canada.
L’écouvillon ne touche pas la barrière hémato-encéphalique, contrairement à ce qu’affirment les rumeurs sur les réseaux sociaux et dans la vidéo. Il touche la partie supérieure du pharynx, derrière la fosse nasale, comme on peut également le voir dans cette vidéo publiée sur CHU Angers en date du 11 juin 2020 avec comme titre « Prélèvement naso-pharyngé – COVID-19 »
D’après cette vidéo, un écouvillonnage n’entre pas en contact avec la barrière hémato-encéphalique, il faudrait qu’il franchisse la muqueuse et l’os du crâne pour l’atteindre. En résumé, les tests PCR ne peuvent pas compromettre la barrière hémato-encéphalique, puisqu’ils ne s’en approchent pas.
Que dit l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à ce sujet ?
Dans un document d’Orientations provisoires « détection des antigènes à l’aide de tests immunologiques rapides pour le diagnostic de l’infection à SARS-CoV-2 » publié en date du 11 septembre 2020 par l’OMS, cette organisation approuve l’efficacité des tests PCR.
« La performance d’un TDR-Ag est déterminée par sa sensibilité et sa spécificité pour la détection d’une infection à SARS-CoV-2 par rapport à un test de référence de type TAAN (généralement un test de rRT-PCR) » indique ce document publié sur le site de l’OMS.