Une photo décontextualisée devenue virale sur la toile prétend montrer « comment la variole du singe a démarré ». L’image montre un homme à la peau blanche que plusieurs internautes en commentaire confondent avec le président français Emmanuel Macron en train d’embrasser un singe. Cette fausse publication apparaît le 28 août sur la page Facebook de l’internaute « Dimitri Sommeil » suivie par 28 mille followers. Les résultats d’une vérification minutieuse menée par Congo Check atteste la fausseté de cette publication, d’autant plus que la photo de mise en avant est issue du film de science-fiction « El planta de l’os semios » réalisé en 1968 aux États-Unis.
La légende attribuée à cette image sortie de son contexte original note: « voilà comment la variole de singe démarré ». Depuis sa mise en ligne, cette fausse publication a renflé 13mille mentions, j’aime, 331 commentaires, et 2 mille partages. Dans la file des commentaires, de nombreux internautes accordent du crédit à cette fausse publication, jusqu’à avancer faussement que l’image montre le président français Emmanuel Macron.
Image tirée du film « El planta de l’os semios » réalisé en 1968
À l’aide du logiciel « image search », spécialisé dans la recherche inversée d’images, Congo Check a pu tracer son origine. En effet, l’image est un extrait du film de science-fiction « El planta l’os de simios » réalisé en 1968 aux États-Unis. Par conséquent, elle n’a rien à avoir avec l’épidémie du Mpox moins encore, ne montre le président français Emmanuel Macron.
Le Mpox n’a pas comme origine l’acte sexuel entre l’homme et le singe
Congo Check est entré en contact avec le docteur Ajong Brian, épidémiologiste de l’Organisation Mondiale de Santé (OMS), impliqué dans la riposte contre le Mpox dans l’Est de la RDC dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu. Il précise « qu’il n’y a aucune évidence scientifique médicale attestant que le Mpox est une zoophilie. Cette affirmation qui fait le tour de la toile est totalement fausse et ne vise qu’à désorienter la population », a-t-il précisé, avant de poursuivre que « le Mpox ou variole de singe est ainsi appelé car le virus a été identifié pour la première fois chez les singes en 1958. Il n’y a aucune littérature, aucune à notre procession qui atteste que la variole de singe est apparue par la zoophilie» a-t-il insisté
Selon cet expert, le Mpox, anciennement connu sous le nom de variole simienne, est une maladie virale d’origine zoonotique qui a été identifiée pour la première fois en Afrique centrale, notamment en République Démocratique du Congo dans les années 1970. Le virus se transmet principalement par contact direct avec des animaux infectés, comme les rongeurs, mais aussi entre humains par des fluides corporels, des lésions cutanées ou des surfaces contaminées. Cette transmission accrue dans les zones forestières et rurales souligne l’importance de la surveillance et de la prévention dans les communautés à risque.
Face aux fausses rumeurs, les spécialistes appellent au bon sens
Dans un entretien téléphonique avec Jack Katson Maliro, point focal national pour la communication et engagement communautaire au programme des urgences de l’OMS en RDC, il exhorte la population à ne pas faire confiance aux messages non vérifiés qui font la ronde des réseaux sociaux. « Les messages fréquents sur la toile n’ont aucun fondement journalistique pour la plupart. Faites en attention, ayons le temps de lire les médias crédibles sur internet, déjà l’Organisation Mondiale de la Santé a un site et une page Facebook officielle sur laquelle on peut se ressourcer. Quand vous recevez un message, cherchez à savoir qui est l’auteur de la publication, à quoi est-il compétent pour argumenter sur le Mpox, c’est quoi son objectif ? Ne partagez pas sans avoir au minimum des réponses à ces questions » exhorte –t-il
Congo Check est aussi entré en contact avec l’administrateur de la page « Dimitri Sommeil » pour en savoir plus sur ses allégations. Ce dernier n’a pas répondu à nos questions.
Avec ces preuves factuelles, Congo Check qualifie de « fausse », la publication prétextant que la variole du singe Mpox a été transmis à l’homme par zoophilie, d’autant plus qu’il n’y a aucune évidence scientifique médicale qui prouve cette version.