Selon plusieurs publications sur Facebook, le milliardaire américain Bill Gates avait annoncé en avance la propagation de la Mpox (aussi appelée variole du singe) depuis mai 2022. Cette rumeur populaire explique qu’il était dans l’objectif du milliardaire de créer la Mpox et la propager afin d’en tirer des gains. Mais, la vérification menée par Congo Check contredit cette rumeur. Elle est fausse, puisqu’en réalité il ne s’agissait que d’une simulation d’épidémie de variole du singe effectuée aux Etats-Unis en mai 2022.
Sur Facebook, la rumeur partagée dit que « la variole de Bill Gates est arrivé. Il l’avait prédit alors elle est là… écoutez bien ».
Cette rumeur partagée similaire à celle-ci allègue également la même hypothèse de complot.
Les deux publicateurs de ces fausses informations n’ont malheureusement pas répondu à nos sollicitations.
« De fausses rumeurs », répond l’OMS
Mais, du côté de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Eugène Kabambi rejette ces rumeurs et les classe parmi tant d’autres qui cherchent à décourager à prendre le vaccin.
« C’est une fausse rumeur qui a commencé depuis longtemps pour que les gens ne prennent pas le vaccin », nous répond-il.
Une fausse rumeur remâchée
En attendant, Congo Check à travers des recherches avancées, a découvert que cette fausse nouvelle circule en réalité depuis des années sur les réseaux sociaux et a ressurgi après l’annonce de l’OMS d’une situation d’urgence par rapport au mpox.
Grâce à des vérifications déjà menées et les démentis faits, nous avons trouvé que cette rumeur était parti d’un exercice de simulation de crise sanitaire organisé par l’ONG américaine Nuclear Threat Initiative (NTI) en mars 2021.
L’objectif de cette situation fictionnelle était de s’exercer afin de réduire les menaces biologiques à haut risque dans le futur. Lors de cet exercice destiné à des “leaders actuels et passés”, les participants devaient suivre un scénario et proposer des solutions au fur et à mesure.
Pourtant, cet exercice misait sur un scénario de crise sanitaire causé par la Mpox débutant en mai 2022 pour se propager progressivement durant des mois.
Malheureusement, quelques mois après cet exercice, en mai 2022, une épidémie de Mpox s’est effectivement déclarée, provoquant déjà à l’époque une alerte internationale de l’OMS. Il n’en fallait pas plus évidemment pour que certains croient enfin tenir la preuve absolue que l’épidémie, comme celle du Covid-19 avant elle, était orchestrée par quelques puissants, dont Bill Gates.
Bill Gates est pointé du doigt, à travers sa fondation, d’être l’un des financiers du Nuclear Threat Initiative, organisatrice de l’exercice de simulation.
Bien qu’il soit vrai que la fondation Bill et Melinda Gates finance, en partie, le NTI, précisons, que la fondation Gates s’inscrit dans une longue liste de bailleurs de fonds comme le prouve le rapport annuel de l’ONG.
Le NTI dément ces rumeurs
En mai 2022, le NTI a démenti ces rumeurs afin, dans un communiqué de presse et une série de Questions/Réponses que “le fait que plusieurs pays connaissent actuellement une épidémie de variole du singe est une pure coïncidence”.
Pour cette organisation, le choix de la variole du singe s’explique simplement par une question de vraisemblance dans les scénarios.
“Les risques posés par la variole du singe sont bien documentés depuis des années par de multiples autorités de santé publique ; les informations contenues dans notre scénario fictif ne sont pas nouvelles”, lit-on dans le communiqué.
Pour preuve, comme l’explique notamment l’Institut Pasteur sur son site internet, la Mpox ou variole du singe “a été isolée pour la première fois en 1958, au sein d’une colonie de singes à Copenhague, au Danemark”.
La NTI voulait permettre aux participants de son scénario fictif “de discuter des améliorations urgentes à apporter aux capacités mondiales de prévention et de réponse aux pandémies”.
Ainsi, l’ONG américaine assure avoir “choisi la variole du singe parmi une série d’options proposées” par ses experts. Autrement dit, sauf preuve contraire, seul le hasard peut être incriminé ici. D’ailleurs, le https://www.nti.org/analysis/articles/preventing-global-catastrophic-biological-risks/.
La preuve en est que le NTI avait également organisé des simulations en 2019 qui portait sur une probable attaque biologique et après en 2020, la simulation était axée sur la Covid-19.
L’AFP Factuel informe même que Christian Perronne, le médecin français et auteur de cette fausse déclaration, avait été démis de ses fonctions au sein de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris (AP-HP) en décembre 2020 pour “des propos considérés comme indignes de la fonction qu’il exerce” en lien avec la pandémie de la Covid19. Cet article revient aussi sur le démenti de ces allégations.