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Attention, cette image d’une voiture métallique avec son concepteur burkinabé n’a rien avoir avec le recours à l’exetat en RDC

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La page Facebook « Exetat et Célébrité » met en ligne la photo montrant un jeune homme assis sur une voiture métallique en pleine fabrication. L’auteur de cette publication prétend que ce jeune en question est un finaliste malheureux en technique mécanique automobile dans le Haut-Katanga 1, suite à son échec, il a adressé un recours, sur lequel il a annexé cette photo en témoignage de son ingéniosité à l’inspection générale de l’éducation. Méfiez-vous, après notre enquête, ces allégations se révèlent fausses; l’inspection générale de l’éducation en République Démocratique du Congo n’avait pas reçu ce prétendu recours et l’ingénieur sur la photo est le Burkinabé Adama Savadogo :

« EXETAT2024

Après son échec en technique mécanique automobile depuis le haut Katanga 1, ce jeune garçon courageux, il obtient toujours plus de 70% depuis l’école primaire selon son témoignage, il a pris la photo sur l’un des expériences déjà conçus, en image on voit une voiture métallique dont il fut l’ingénieur, il a annexé la photo sur son dossier de recours aperçu à l’inspection générale de l’éducation. »

Pupliée sur une page Facebook qui compte plus de 10 000 followers, cette infox a fait réagir des milliers d’internautes. Elle réalise plus de 8 000 mentions j’aime, plus de 510 commentaires et plus de 72 partages. Se référant aux commentaires, nous nous rendons compte que beaucoup d’internautes ont accordé du crédit à cette publication; prenons le cas de Benedito Gabriel qui y réagit : « dis-lui qu’il a tout mon soutien », Jean Jacques Kim : « il doit satisfaire aux autres épreuves pour mériter le diplôme d’État. Cette bagnole ne suffit pas ! » Et la réaction de Luc Kayumba Kisala : « avec cette réalisation, même l’année prochaine, possibilité qu’il échoue encore ! »

Très virale, cette même publication apparaît dans les groupes Facebook « Goma Infos », « Mahagi my Town », « Exetat 204-205 FOJEM Tv » et sur la page Facebook « KB Kemi »

Dans notre démarche pour découvrir la réalité, nous avons contacté les auteurs de cette infox leur demandant la raison ainsi que la source de celle-ci; jusqu’à présent, ils n’ont pas encore réagi

 Fausse rumeur

À la question de savoir si après l’examen d’État, un élève qui avait échoué en technique automobile dans le Haut-Katanga avait fait un recours à l’inspection générale de l’éducation, nous avons contacté Maurice Kyala, chargé de communication du ministère de l’éducation, qui en ce propos, nous confie que cette information est fausse : « C’est un fake news. »

Pour approfondir davantage, nous avons mené un entretien avec l’inspecteur Héritier Kazadi de la cellule de communication de l’inspection générale de l’éducation. Celui-ci nous confie que cette rumeur est fausse. L’inspecteur enrichit son intervention en précisant que le recours peut être individuel, par promotion ou option et par école. Cela demande les identités de la personne et ses 14 chiffres, pas de place pour l’annexe de photo montrant des réalisations. Mais attention, cela ne signifie pas que c’est tout le recours qui sont approuvés; sur 100% peut être 5% sont approuvés et les restes doivent accepter la réalité de leur échec afin de recommencer au lieu de juger l’inspection. Il ajoute aussi que les escrocs ont profité de cette histoire pour également escroquer les finalistes

 Image d’un ingénieur bourkinabé sortie de son contexte.

Pour découvrir l’origine de la photo qui fait l’objet de notre article, nous l’avons téléchargé puis la soumettre à l’application « search by image ». Celle-ci nous a conduit à une page Facebook « Ayiagnigni Mahomed Officiel” sur laquelle nous avons trouvé la même photo accompagnée de cette légende : “l’Afrique a un incroyable talent. Un jeune talentueux Burkinabé. Rendons sa création virale sur les réseaux sociaux »

Ayant compris que l’ingénieur est burkinabé, nous avons fait des recherches sur les comptes Facebook des médias du Burkina Faso. Sur la page Facebook du media « Team-TV », nous avons trouvé une vidéo dans laquelle le jeune ingénieur s’exprime sur sa passion et son œuvre (voiture métallique). Cette vidéo prouve une fois de plus que le nom du jeune ingénieur est Adama Sawadogo, un burkinabé et non un jeune finaliste congolais du Haut-Katanga

Egalement, sur la page Facebook de la Radio « Fresh Burkina », nous avons découvert une série de photos sur lesquelles le jeune ingénieur Adama Sawadogo est en train d’exposer son œuvre (la voiture métallique) à Sao Ali, promoteur du Salon International de l’Automobile du Faso

Pour plus de précision, nous avons contacté la Radio Omega à Ouagadougou, nous leur avons montré la photo qui fait l’objet de notre enquête, en ces propos, celle-ci nous confirme que le jeune ingénieur est burkinabé : « l’information est vraie et les images sont du Burkina Faso. Mais pour avoir le cœur net, je vais vous envoyer un lien où il y a les contacts du Monsieur en veste sur la photo. C’est le PDG d’un garage automobile de renom. Il pourra mieux vous situer sur le contexte de prise de vue des images. »

Grâce à ce Contact reçu auprès de la Radio “Omega”, nous sommes entrés en contact avec Sao Ali, le promoteur du Salon International de l’Automobile du Faso, l’homme à qui le jeune ingénieur Sawadogo expose son œuvre. Monsieur Sao Ali nous confirme : « C’est au Burkina Faso ». 

Lors de la publication des résultats de l’examen d’État  2022-2023, certains finalistes ne figureraient pas parmi ceux qui avaient réussi, après un temps, une nouvelle publication qui les déclarait avoir réussi est apparue. Cette réalité augmente la sensibilité de la population congolaise aux rumeurs relatives aux protestations des résultats des examens d’État 

Avis de Congo Check à la communauté en ligne de la République démocratique du Congo, de la République centrafricaine, du Congo-Brazzaville et de l'Afrique francophone : Si votre contenu est étiqueté comme faux, partiellement faux, sans contexte, photo ou vidéo retouchée... ne le supprimez pas ! Modifiez-le, avec la mise à jour de l'article de vérification que nous mettons à votre disposition, puis signalez-le-nous ! Ou faites un recours si vous estimez que notre article de vérification ne contient pas suffisamment d'éléments factuels susceptibles d'appeler à la modification de votre contenu. Notre équipe sera alors avertie et procédera au retrait du tag ou vous fournira plus d'assistance dans la compréhension du contexte autour de votre contenu ! En supprimant le contenu, nous ne pourrons malheureusement rien faire de plus et la sanction sera maintenue !

Josué Mupfuni
Josué Mupfuni
Je suis Josué Mupfuni, licencié en psychologie du travail et passionné par la Psychologie. J'ai travaillé comme psychologue dans les organisations humanitaires et dans l'enseignement secondaire. Au cours de ma carrière, l'écriture était mon quotidien. Après des formations en écriture journalistique, la vérification des faits m'a beaucoup intéressé. J'écris pour Congo Check depuis le mois de juin 2023.

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