La webosphère congolaise est dominée par deux affaires de dénonciations des abus présumés de deux chanteurs de gospel Congolais. Il s’agit de Moïse Mbiye et Mike Kalambay, dénoncés par de femmes qui prétendent révéler au monde leurs méfaits. Des faux comptes Facebook et Instagram font le buzz en multipliant infox sur infox, méfiez-vous en ! Ils donnent des témoignages de Éliane et Penielle qui sont faux !
En quelques jours, ils se sont fait des milliers de followers en surfant sur les scandales qui éclaboussent ces deux chanteurs. Ils présentent des faux témoignages et des fausses déclarations en les attribuant aux personnes impliquées dans ces affaires.
Les groupes Browns Liberté (avec plus de 141 000 followers sur Facebook), Radio Okapi (faux compte imitant celui de la radio des Nations-Unies en RDC, avec plus de 390 000 followers) et le compte sous le nom de Joël We Wotshowadive (plus de 87 000 followers). Sur Instagram, le compte Browns Liberté aussi il faut s’en méfier. Voir captures d’écran.
Ces comptes se sont fait une grande réputation en surfant tout le temps sur les actualités controversés du pays. On
Méthodologie similaire :
Même si ces comptes semblent différents, leur méthode de propagation des fausses est la même. Gros titre en majuscule ou commençant par la mention « Urgent », puis ils attribuent une citation à une personnalité. Tous leurs posts contiennent des erreurs basiques de français, mais le contenu est savamment imaginé. Un mélange de clash et de demi-vérités.
Pour illustrer leurs infox, ils changent la photo de profil en mettant celle de la (ou des) personne (s) visé (es). L’effet est immédiat, de centaines de partage en quelques instants. Regardez sur cette capture. Ce post partagé plus de 8300 fois en 24 heures avec plus de 7000 commentaires prétend reprendre les propos de Eliane Bofeno, la femme qui dénonce des faits reprochables qu’elle attribue à Moïse Mbiye.
C’est ainsi que les autres comptes procèdent aussi, et tous génèrent des centaines voire des milliers de commentaires.
« Biais cognitif », leur plus grand arme
Le biais cognitif est, en gros, une méthode qui fait accepter une chose comme réelle en détournant la raison, pourtant elles ne le sont pas. Par exemple si quelqu’un sortait des hiéroglyphes anciens où on voit dessiné une pomme à moitié mangée et une prophétie : « La pomme marquera la technologie du monde. » Vous penseriez immédiatement à Apple et vous seriez prêts à croire que des égyptiens savaient depuis longtemps que la marque à la pomme dominerait le monde. Car vous savez que Apple existe et vous savez qu’il existe des prophéties sur des textes anciens.
De même, si les comptes cités ici mettent Instagram comme source de leurs infos, c’est un leurre. C’est fait à dessein car les premiers témoignages de Penielle ont été publié sur ce réseau social. Du coup le lecteur a tendance à directement croire ces faux témoignages.
C’est aussi de cette façon que d’autres faux témoignages attribués, soit à Penielle, soit à Moïse Mbiye, soit à d’autres artistes à qui on attribue faussement des propos sur ces affaires.
Fally Ipupa, Koffi Olomide et d’autres ont été cités dans les posts sur ces comptes.
Même leurs infox sont contradictoires
Depuis le début des scandales, plusieurs théories et faux témoignages ont fusés. Et la plupart viennent de ces comptes. En défilant les actualités sur ces murs, on voit tantôt Eliane (propos qui lui sont faussement attribués) qui dit avoir perdu son utérus et qu’elle n’aura jamais d’enfants suite aux multiples avortements qu’elle avait eus avec Moïse Mbiye, puis après un autre témoignage où elle soutient avoir eu un aenfant. Tantôt elle dit avoir été violée à 17 ans, tantôt 15 ans.
Si ces affaires font la une depuis trois jours, c’est parce que les deux chanteurs de gospel sont très célèbres.
Mais ces comptes sont remplis de plusieurs autres infox sur plusieurs sujets. Méfiez-vous en. À l’heure de la rédaction de ce factcheck, Congo Check a dénoncé ces comptes auprès de Facebook pour que leur nuisance soit atténué.