Disclaimer : article d’explication, et non un fact-check
Plusieurs posts sur les réseaux sociaux font de l’affaire de Puffy une question de racisme. Plusieurs théories du complot sont partagées. L’une des dernières en date compare P Diddy et Michael Jackson, et affirme que ce sont des “blancs” qui veulent couler des “noirs” qui ont réussi. Qu’en est-il vraiment ?
“Ce qu’on doit comprendre avec l’affaire P. Diddy, c’est que tout homme noir ayant réussi dans le show-business finit par être discrédité. Michael Jackson, accusé de pédophilie pour des magazines d’adultes, Kanye West qualifié de fou… Aujourd’hui, on parle des bouteilles chez P. Diddy. Pouvez-vous me citer un seul artiste noir à succès qui n’a jamais été visé par des controverses ? Il semble y avoir un schéma : ternir l’image de ceux qui brillent.”, écrit Yusto Kilabi.
Publié par @yustokilabiVoir dans Threads
Voici ce qu’il faut savoir de cette affaire :
Le rappeur P. Diddy au cœur d’une affaire mêlant trafic sexuel et extorsion. De son vrai nom Sean Combs, l’artiste américain est accusé d’avoir organisé des soirées privées au cours desquelles il droguait et alcoolisait ses victimes afin de satisfaire ses désirs sexuels.
Le rappeur et producteur de musique américain Sean Combs, plus connu sous le nom de P. Diddy, est accusé, par plusieurs femmes, de viols et d’agressions sexuelles. Ces faits auraient été commis à l’occasion de soirées privées organisées par l’artiste et font l’objet d’un nombre incalculable de rumeurs infondées.
Le rappeur, ciblé par une dizaine de plaintes, a été placé en détention provisoire mardi 17 septembre dans l’attente de son procès. Il avait auparavant plaidé “non coupable” pour les accusations de viols et d’agressions sexuelles dont il fait l’objet.
Parlons de ces soirées privées appelées “freak Offs”:
France Info a écrit ceci : Des soirées privées au cœur d’un possible trafic sexuel. Alors que le rappeur et puissant producteur de hip-hop Sean Combs, alias P. Diddy, est toujours incarcéré samedi 26 septembre, des éléments d’enquête sont peu à peu révélés. Les procureurs fédéraux de New York lui reprochent d’avoir, “pendant des décennies”, “abusé, menacé et contraint des femmes et d’autres autour de lui à satisfaire ses désirs sexuels, protéger sa réputation et dissimuler ses actes” lors de fêtes organisées dans des chambres d’hôtels ou de palaces, parfois durant plusieurs jours. Au total, la star est visée par une dizaine de plaintes pour viols ou agressions sexuelles, auxquelles s’est ajoutée une nouvelle plainte annoncée mardi lors d’une conférence de presse. Franceinfo résume ce que l’on sait de ces soirées surnommées “Freak Offs”, qui font aussi l’objet de multiples rumeurs depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux.
Des parties fines dans des hôtels
L’ancienne compagne de Sean Combs, la chanteuse américaine de R&B Cassie, Casandra Ventura de son vrai nom, est la première à avoir déposé plainte au civil pour viol et violences physiques contre le rappeur mi-novembre 2023. Une affaire qui a finalement été réglée “à l’amiable”, selon un accord resté confidentiel. Dans une vidéo qui date de 2016, authentifiée par CNN, P. Diddy se déchaîne contre la chanteuse. On y voit l’artiste, portant simplement une serviette autour de la taille, l’attraper brutalement dans un couloir d’hôtel et la projeter au sol, avant de lui asséner plusieurs coups de pied.
Or, cette vidéo, d’après le parquet de Manhattan, a été prise au moment où Cassie tentait de s’enfuir d’une soirée “Freak Offs”. Mais selon la défense, la description de ces soirées diffère en tout point de celle de l’accusation : tous les participants étaient consentants, y compris Cassie. “Est-ce que tout le monde a l’habitude d’avoir des relations intimes de cette manière ? Non”, a déclaré Marc Agnifilo, l’avocat du rappeur, lors de l’audience le 17 septembre. “S’agit-il de trafic sexuel ? Non, pas si tout le monde veut être là”, a-t-il ajouté, cité par le New York Times. L’avocat affirme que six hommes présentés comme des prostitués lui ont dit qu’ils ne se considéraient pas comme tels.
C’est au cours de cette procédure, d’après le New York Times, que Cassie a déclaré que P. Diddy dirigeait fréquemment des “Freak Offs”, “dans des hôtels haut de gamme à travers le pays”, lors desquels il lui ordonnait “de se verser des quantités ‘excessives’ d’huile” pour bébé et “lui disant où toucher les prostituées pendant qu’il filmait et se masturbait”.
Des fêtes qualifiées de “dangereuses”
P. Diddy, 54 ans, est décrit par les femmes qui ont déposé plainte contre lui depuis novembre 2023 comme un prédateur sexuel violent, qui utilisait alcool et drogues pour obtenir leur soumission. D’après l’acte d’inculpation, le rappeur s’appuyait sur ses employés, “les ressources et l’influence de l’empire commercial multifacettes qu’il dirigeait et contrôlait pour créer une entreprise criminelle, dont les membres se sont livrés (…) au trafic à des fins d’exploitation sexuelle, au travail forcé, à l’enlèvement, à l’obstruction de la justice“.
Dans ce document de la justice américaine, Sean Combs est dépeint comme le “coordinateur de ces fêtes baptisées ‘Freak Offs'”, révèle le New York Times(Nouvelle fenêtre) dans une longue enquête. “Il considérait ces rencontres forcées comme des projets artistiques personnels, détaillent les enquêteurs, et étudiait la manière dont il fallait disposer les bougies pour obtenir une luminosité particulière sur ses vidéos.”
Ces soirées sont “le cœur de cette affaire et elles sont intrinsèquement dangereuses”, a résumé une procureure, Emily A. Johnson, pendant une audience de comparution lors de laquelle Sean Combs a plaidé “non coupable” des chefs de trafic à des fins d’exploitation sexuelle et d’extorsions. L’une de ces soirées a eu lieu à l’hôtel Intercontinental Century de Los Angeles, affirme le New York Times.
Des soirées violentes avec de la drogue
Un autre procureur fédéral de Manhattan, Damian Williams, cité par l’AFP, décrit encore un système fondé sur la “violence” pour contraindre les femmes à avoir de “longues relations sexuelles avec des travailleurs du sexe”, des scènes qu’il “enregistrait” et pendant lesquelles les victimes prenaient des substances comme de l’ecstasy, du GHB (aussi connu sous le nom de “drogue des violeurs”) ou de la kétamine. “Lorsque Combs n’obtenait pas ce qu’il voulait, il était violent (…) donnant des coups de pied et traînant ses victimes, parfois par les cheveux”, a-t-il encore asséné.
D’après des éléments de l’acte d’accusation, cités par le New York Times, Sean Combs a utilisé les vidéos qu’il avait tournées en guise de chantage, “comme une arme pour empêcher les participants de protester”. Selon le quotidien américain, il s’agissait “de spectacles d’horreur”, “des spectacles sexuels élaborés”, “qui impliquaient une consommation abondante de drogues et des relations sexuelles forcées, laissant les participants si épuisés qu’il fallait leur administrer des liquides par voie intraveineuse pour qu’ils se rétablissent”.