Une affirmation devenue virale sur les réseaux sociaux, principalement Facebook et WhatsApp, établit une relation entre l’éjaculation et la diminution de l’espérance de vie d’un homme. Selon cette thèse, l’homme perdrait un jour de sa vie après chaque éjaculation. Cette affirmation ne repose sur aucune étude scientifiquement soutenue. Plusieurs études sérieuses confirment d’ailleurs le contraire : éjaculer, faire l’amour, cela évite certaines maladie, ce qui augmente l’espérance de vie !
Sur la page « Succès », l’affirmation a franchi la barre de 750 partages pour 18.000 commentaires et 18.000 réactions.
En commentaires, les internautes ont eu des avis partagés entre ceux qui ont conseillé « la modération dans l’activité sexuelle » et ceux qui ont qualifié la publication d’une « mauvaise blague ».
La même affirmation a été postée sur plusieurs autres pages avec toujours avec un tel engouement, comme ici sur Silver Média TV
En vue d’en savoir plus, Congo Check a approché le docteur Pierrot Mbela, médecin spécialiste de la Santé de la reproduction au sein de l’UNFPA. Ce dernier a rectifié en ces termes : « Pendant l’acte sexuel, on dépense beaucoup de calories. Il faut dès lors compenser cette débauche d’énergie par une bonne alimentation. Si cela n’est pas fait, cela peut avoir des risques sur la santé. Cependant, je n’ai jamais lu une étude sérieuse sur une relation directe entre l’éjaculation et une quelconque diminution de l’espérance de vie qui d’ailleurs est estimative ».
Nous avons par la suite retrouvé deux études scientifiques qui contredisent la publication. D’abord une recherche menée par le médecin attaché des Hôpitaux de Paris Frédéric Saldmann et publiée en 2011. L’étude révèle que des rapports sexuels réguliers protègent notre santé et freinent l’apparition de nombreuses maladies, comme le cancer ou les maladies cardio-vasculaires. « On a découvert que 21 éjaculations par mois réduisent le risque de cancer de la prostate d’un tiers », explique ce cardiologue et nutritionniste français dans des propos relayés par « Le Parisien ».
L’étude menée sur un échantillon de 30.000 hommes a conclu que « faire trois fois l’amour par semaine peut faire gagner jusqu’à dix ans d’espérance de vie ». « On sait aujourd’hui que les rapports physiques ne sont pas nuisibles pour le cœur, mais tendent au contraire à le préserver. Ils déclenchent un effort physique qui s’apparente au sport : fréquence cardiaque à la hausse, sueurs et sollicitations de nombreux muscles, cuisses, fesses, bras, cou et thorax », ajoute Saldmann. Cette conclusion est soutenue par une autre recherche menée cette fois-ci par le professeur américain David Weeks de l’hôpital d’Edimbourg sur 3500 personnes de 18 à 102 ans.
Congo Check a tenu à apporter un éclairage sur ce sujet d’autant plus qu’il s’agit d’un domaine vital : la santé. Les internautes peuvent facilement se laisser emporter par ce qui se racontent sur les réseaux sociaux, au péril de leur vie.