La partie orientale de la RDC est une région qui connait depuis plusieurs décennies une grande activité des groupes armés nationaux et étrangers. Faisant allusion à cette situation dans l’émission « To komi na tango ya Sembo » diffusé sur Youtube, , Daniel Safu, député national est revenu sur une comparaison des statistiques des groupes rebelles dans cette région sous le règne de Joseph Kabila et celui de Félix Tshisekedi.
Après vérification, Congo Check a constaté que les chiffres soulevés par cet élu national étaient faux en se basant sur les rapports publiés par plusieurs groupes de recherche sur la cartographie des groupes armés dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu situé à l’Est de la RDC.
En effet dans une vidéo diffusé sur Facebook, ce député national de la plateforme Lamuka trop connu pour ses sorties médiatiques spectaculaires, voulant comparer l’actuel régime au précédent, a dit que sous Joseph Kabila, au pouvoir de 2001 à 2018, l’Est de la RDC ne comptait que 40 groupes armées, alors que sous Félix Tshisekedi, aux affaires depuis janvier 2019, l’Est de la RDC compte 150 groupes armés.
DANIEL SAFU SORT DE SON SILENCE FATSHI LAMUKA…DANIEL SAFU SORT DE SON SILENCE FATSHI LAMUKA…
Posted by Tele Kinzonzi on Saturday, July 18, 2020
« Quand Joseph Kabila était au pouvoir et qu’on le combattait pour quitter le pouvoir, on avait 40 groupes armés qui tuaient les gens à l’Est, Kabila a quitté le pouvoir, vous savez quoi? Il y a maintenant 150 groupes armés dans cette partie du pays sous le régime de Félix Tshisekedi», explique le député en Lingala, une des quatre langues nationales de la RDC.
Que disent les rapports à ce sujet ?
En lisant par exemple le rapport de mapping des groupes rebelles de l’Est de la RDC publié par Suluhu, dans sa sixième édition de la cartographie Suluhu couvrant la situation de 2015 à 2017, en collaborant avec le Congo Research Group et le Kivu Security Tracker avait comptabilisé 69 groupes armés à l’Est de la RDC en début 2015 et 132 en fin 2017 et cela juste pour les provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu.
Human Rights Watch, en 2018 dans une publication sur la liberté d’expression et de réunion pacifique mais aussi les attaques menées contre les civils par les groupes armés et les forces gouvernementales, avait indiqué que plus de 140 groupes armés étaient actifs dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu dans la partie Est de la RDC.