Des publications sur les réseaux sociaux, principalement Facebook ce mercredi 14 octobre, alertent sur une probable éruption du volcan Nyiragongo. Ces publications ont pris pour source le media Science magazine. Il s’agit d’une fausse alerte.
« Goma : Le volcan Nyiragongo présente des risques imminents d’éruption selon plusieurs scientifiques », disent ces publications Facebook qui ont generé plusieurs intéractions.
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Pour vérifier cette alerte, Congo Check a réalisé un entretien avec le directeur scientifique de l’OVG (observatoire volcanologique de Goma) et d’autres sources spécialisées dans la matière. Pour Célestin Kasereka Mahinda, directeur scientifique de l’OVG, le media en ligne Goma Fleuva a mal interprété l’article de science magazine rédigé en Anglais. Il appelle à cet effet la population au calme.
« Je ne sais pas d’où viennent ces rumeurs, je les ai eue aussi. Mais nous pouvons dire à la population de rester calme, l’observatoire est là pour le suivi de ce mouvement volcanique. Il y a nos collègues qui ont publié sur Nyiragongo et qui disent qu’il y a un lac de lave dans le cratère de Nyiragongo, ça c’est connu de tout le monde par ce que Nyiragongo est parmi les 5 volcans du monde avec un lac de volcans permanent. Ces scientifiques ont publié cet article de l’évolution en Février 2020 et n’avait rien n’à voir avec le volcan Nyiragongo. Ce journal en ligne a mal interprété de l’anglais en Français et il est à la base de ces rumeurs », explique Célestin Kasereka Mahinda.
Cependant, Congo Check a consulté la version originale de l’article sur le site Science Magazine et se rend compte que l’article de ce dernir a bel et bien parlé d’une probable éruption de ce volcan dans 4 ans.
« Maintenant, les conditions sont réunies pour une autre catastrophe, déclare Dario Tedesco, volcanologue à l’université Luigi Vanvitelli de Campanie, qui a mené plus tôt cette année une campagne dans le cratère tumultueux du volcan. Lui et ses collègues ont trouvé le lac de lave qui s’y remplissait à un rythme alarmant, augmentant le risque que la roche en fusion puisse à nouveau éclater à travers les parois du cratère. Leur analyse suggère que l’aléa maximal arrivera dans 4 ans, bien qu’ils pensent qu’un tremblement de terre pourrait déclencher une crise plus tôt», dit Science magazine.
Le Directeur de l’OVG au Nord Kivu, parle d’un mouvement habituel des volcans.
Quant aux équipements de l’Observatoire, il affirme que son organisation est bien équipée et est capable de fournir des éléments qu’il faut pour alerter en cas d’une éventuelle éruption volcanique.
« Nous avons les données sur le mouvement des volcans toutes les 4 minutes ici à l’observatoire, tout ce que je vous ai dit au tour de notre région c’est grâce à notre équipement. En 2002 nous n’avions que 2 mais nous avions alerté, aujourd’hui nous en avons 15, nous sommes dans la bonne position », a-t-il expliqué à Congo check.
Le gouvernement du Nord-Kivu, quant à lui, parle aussi fausse rumeur.
« Le pouvoir public a un service technique attitré qui est l’OVG, Observatoire Volcanologique de Goma, qui a le devoir de nous fournir l’aspect technique de la chose. Et ce qui a circulé dans les réseaux sociaux, je tiens à informer l’opinion en me basant sur le communiqué du service technique OVG, que c’est une fausse information», a déclaré Jean-Bosco Sebishimbo Rubuga, porte-parole du gouvernement provincial du Nord-Kivu à Congo Check.