Le 26 août dernier, une fausse nouvelle sur les vaccins contre Mpox, la variole de singe, a été partagée sur Facebook. L’auteur du post appelle les parents à ne pas laisser les enfants se vacciner. Selon lui, ces vaccins ont été inventés par Bill gates pour la dépopulation de l’Afrique. Il ajoute que l’Afrique est en guerre bactériologique et que le virus Mpox a été fabriqué au Danemark et testé en Afrique (en RDC ). Attention, Congo Check a mené des recherches et a prouvé que cette alerte est fausse car ne reposant sur aucune base factuelle.
Classement par Congo Check: Fausse information, théorie du complot, désinformation antivax
“Je ne me tairai pas ! Ne laissez pas vos enfants se faire vacciner ! Le chantre de la dépopulation d’Afrique, Bill Gates , est bel est bien derrière toutes cette mascarade…” écrit le post du compte Hans Juma, qui est le seul qui diffuse cette infox depuis le 16 août 2024, précisant que Mpox est une fausse alerte de l’Organisation Mondiale de la Santé financée par Bill Gates pour mieux propager le virus à l’échelle mondiale.
La distribution des vaccins: une initiative globale, pas une exclusivité de Bill Gates
Nous avons consulté le site de la fondation Bill Gates pour en apprendre davantage sur son influence sur la production des vaccins contre le virus Mpox. Il ressort de notre analyse que la fondation Bill Gates faisant partie de l’Alliance Gavi et l’UNICEF collaborent avec l’OMS pour développer des solutions permettant de faciliter la distribution des vaccins et d’améliorer la santé des enfants.
“Gavi, l’Alliance du Vaccin est un partenariat public-privé qui aide à vacciner plus de la moitié des enfants de la planète contre certaines des maladies les plus meurtrières. L’Alliance du Vaccin rassemble les gouvernements des pays donateurs et des pays bénéficiaires, l’Organisation mondiale de la Santé, l’UNICEF, la Banque mondiale, l’industrie du vaccin, les agences techniques, la société civile, la Fondation Bill & Melinda Gates ainsi que d’autres partenaires du secteur privé. Pour consulter la liste complète des gouvernements donateurs et des autres grandes organisations qui financent le travail de Gavi, veuillez cliquer ici“.
Congo Check a établi une communication avec le directeur de la réponse à ce virus en République démocratique du Congo. Le docteur Kacita Chris indique que “Bill Gates n’est pas derrière ce vaccin et moi qui vous parle, j’en ai déjà pris. Il n’y a pas d’inconvénients à prendre ces vaccins. Vous et moi avions été vaccinés durant la grossesse de nos parents contre la tuberculose, à notre naissance jusqu’à l’âge de 5 ans. Sommes-nous décédés pour autant ?”
« Nous avions tous été vaccinés durant la grossesse de nos parents contre la tuberculose, à notre naissance jusqu’à l’âge de 5 ans. Sommes-nous décédés pour autant ?” »
— Kacita Chris, Directeur de la riposte contre le virus Mpox en RDC
Dans le cadre de nos recherches, nous avons trouvé, à travers une source des Veilleurs du Web*, que le ministère de la santé, par le biais de son service de communication, a clarifié que les vaccins ne sont pas des virus testés en RDC, mais qu’ils font partie d’une stratégie préventive mondiale.
Quelle est l’origine de Mpox ?
Selon l’OMS, le virus de la mpox a été découvert en 1958 au Danemark chez des singes gardés en captivité à des fins de recherche. La forme humaine de la maladie a été identifiée pour la première fois en 1970 en République démocratique du Congo chez un garçon de neuf mois. À la suite de l’éradication de la variole en 1980 et de l’arrêt de la vaccination antivariolique à l’échelle mondiale, la mpox est apparue en Afrique centrale, en Afrique de l’Est et en Afrique de l’Ouest. Depuis, des cas de mpox sont signalés de manière sporadique en Afrique centrale et en Afrique de l’Est (clade I) et en Afrique de l’Ouest (clade II). En 2003, une flambée épidémique s’est déclarée aux États-Unis, en lien avec des animaux sauvages importés (clade II). Depuis 2005, des milliers de cas sont signalés chaque année en République démocratique du Congo. En 2017, la mpox est réapparue au Nigéria et continue de se propager dans l’ensemble du pays et de contaminer des voyageurs qui se rendent vers d’autres destinations.
Quid des vaccins contre la Mpox
Le vaccin MVA-BN (Modified Vaccinia Ankara-Bavarian Nordic) est le seul vaccin contre la mpox utilisant un virus incapable de se répliquer, autorisé aux États-Unis, en Suisse et à Singapour (sous le nom de JYNNEOS®), au Canada (sous le nom d’IMVAMUNE®), ainsi que dans l’Union européenne et l’Espace économique européen (UE/EEE) et au Royaume-Uni (sous le nom d’IMVANEX®). Le MVA-BN a été développé initialement en collaboration avec le gouvernement américain comme vaccin antivariolique destiné à l’ensemble de la population, y compris les personnes immunodéprimées à qui les vaccins antivarioliques traditionnels, capables de se répliquer dans l’organisme, sont déconseillés. Le vaccin MVA-BN est indiqué pour tous les adultes considérés comme présentant un risque de contracter la variole ou la mpox note ce document de Gavi.
S’appuyant sur les données d’une étude clinique menée par les Instituts américains de la santé (NIH, National Institutes of Health), Bavarian Nordic a récemment déposé auprès de l’Agence européenne des médicaments (EMA) une demande d’extension de l’autorisation aux adolescents de 12 à 17 ans. La société travaille également avec différents partenaires, dont la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI, pour Coalition for Epidemic Preparedness Innovations), pour évaluer l’innocuité et l’efficacité du vaccin chez les enfants de 2 à 12 ans.
Bavarian Nordic fournit ce vaccin depuis longtemps pour la constitution des stocks nationaux. Pendant l’épidémie de mpox de 2022-2023, la société a apporté son soutien aux gouvernements et aux organisations supranationales en élargissant l’accès au vaccin à plus de 70 pays dans le monde.
Alors que la RDC fait face à cette maladie à virus de Mpox avec des cas dans plusieurs provinces, la vaccination reste l’un des remèdes efficaces pour lutter contre la maladie.
*: Cet article a été mis à jour avec la citation de Veilleurs du Web, qui ont relayé la source du ministère congolais de la santé.