Une vidéo d’un homme blanc sous menottes au milieu deux policiers qui l’embarque jusque dans un hélicoptère, est largement partagée sur le réseau social Facebook. Les auteurs du post affirment qu’elle montre l’expulsion des tunisiens en Guinée. Sauf que les vérifications de Congo Check démontrent qu’elle est détournée de son contexte. D’autant qu’elle illustre plutôt l’arrestation des barons de la drogue en Côte d’Ivoire en 2022.
« Le gouvernement guinéen lance l’expulsion des tunisiens en Guinée », légende en date du 06 mars 2023 la page Offical Zavadin », suivie par 5.100 followers.
Verdict
Une recherche avancée sur le moteur de recherche Google à l’aide d’une capture d’écran dans le logiciel d’images inversées « Lens », a permis à Congo Check de conclure que les images qu’il y a dans la vidéo sont décontextualisées. En vrai, ladite vidéo ne montre pas des tunisiens expulsés en Guinée. Il s’agit de l’arrestation des barons de la drogue en Côte d’Ivoire en 2022.
Jeune Afrique dans son article titré : « Côte d’Ivoire : nouvelles révélations sur la saisie record de deux tonnes de cocaïnes », montre les clichés qui reprend les mêmes personnes qu’il y a dans la vidéo détournée. Ledit article a été mis à jour en date 27 avril 2022.
Un peu plus loin, Congo Check a retrouvé les mêmes personnages dans un article mis en ligne par le site d’informations Akondanews.net en juin 2022. Tout comme Jeune Afrique, le média affirme que les images décontextualisées montrent « l’un des barons de la drogue arrêté par les fins limiers de la Police ivoirienne de l’unité spéciale anti-drogue ». Ce qui prouve de plus que la vidéo diffusée sur les réseaux sociaux n’a rien à voir avec la prétendue expulsion des tunisiens en Guinée.
Contexte
Le président de la République tunisienne, Kais Saied, a affirmé le 21 février 2023 que « la présence en Tunisie de “hordes” d’immigrés clandestins provenant d’Afrique subsaharienne était source de “violence et de crimes” et relevait d’une “entreprise criminelle” visant à “changer la composition démographique” du pays ». Des propos sur les migrants qui ont été vite condamnés par l’Union africaine.
Depuis, l’Agence France Presse (AFP) rapporte que « ces déclarations incendiaires ont semé un vent de panique parmi les migrants subsahariens en Tunisie, qui font depuis état d’une recrudescence des agressions les visant. Originaires de Guinée, du Mali ou de Côte d’Ivoire, ils se sont précipités par dizaines vers leurs ambassades pour être rapatriés ». Mais il est faux de lier cette situation à la vidéo diffusée sur le réseau social Facebook. D’où l’importance à Congo Check de remettre les faits dans leur contexte.
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