Depuis le 2 septembre, Seth Kikuni, l’opposant politique et ancien candidat à la présidence 2023, a été arrêté par l’ANR dans son bureau à Kinshasa. Il a été accusé d’incitation à la désobéissance civile et de diffusion des faux bruits, suite à ses déclarations faites après une tentative d’évasion survenue à la prison centrale de Makala, dans la nuit du 1er au 2 septembre.
Neuf jours après son incarcération, une folle rumeur alarmante au sujet de sa mort a circulé massivement sur le cyberespace congolais, suscitant panique et tristesse parmi les internautes. Ce post repris sur plusieurs pages Facebook tire son origine sur le compte X de l’utilisateur Bibi Kapinga 243. Attention, n’accordez pas de crédit à cette information, elle est totalement infondée. Seth Kikuni, fondateur du parti politique “Piste Pour l’Émergence”, est en vie et se porte bien. Son chargé de communication et ses proches contactés par Congo Check ont avoué qu’il est bel et bien vivant.
« Balubas ba bomi Seth KIKUNI (les Balubas ont tué Seth Kikuni) selon Bibi Kapinda. Balubas ont une Mission d’exterminer les Congolais. » a informé l’internaute Fils Lumumba Natinaliste
Ce post a été repris sur plusieurs pages notamment, celles Facebook dénommées “ Lebon Abraham Mulumba ”, “ Don Benit Kilandi Kibaka ” et “ Top Actu News ”
Depuis le jour de sa publication, cette publication a généré 220 commentaires, 131 mentions “j’aime” et plusieurs partages.
Pour évaluer le niveau de perception des internautes face à cette rumeur, l’équipe de rédaction de Congo Check a examiné l’ensemble des commentaires. La lecture des réactions des diverses réactions laisse entrevoir qu’une partie d’internautes ont cru en cette information tout en critiquant le gouvernement en place et le qualifiant d’assasins. D’autres, en revanche, ont catégoriquement rejeté la nouvelle, la qualifiant de “fausse”, tandis qu’un certain nombre d’internautes sont restés dans un total suspens, se demandant si l’annonce est vraie ou pas.
Vérification des faits
Pour mettre fin à cette rumeur tragique, et éclairer l’opinion du public, Congo Check a tenté d’entrer en contact avec le concerné direct Seth Kikuni, mais il s’est révélé injoignable depuis sa détention par l’Agence nationale de renseignement. Face à cette situation, l’équipe de rédaction a pris l’initiative de joindre Gabriel Musafiri, chargé de communication de Seth Kikuni, via l’application de messagerie WhatsApp. Celui-ci a formellement démenti les informations circulant sur la mort de Kikuni, affirmant qu’il est vivant. « Faux, il est en vie » nous a-t-il confié.
Congo Check a également contacté Alain Bolondjwa, acteur politique congolais et proche de Seth Kikuni, qui a confirmé à son tour que Kikuni est en vie. Pour appuyer ses dires, il nous a partagé une photo récente de Seth Kikuni, en compagnie de l’un de ses avocats, Laurent Onyemba.
Dans le cadre de notre enquête, nous avons en outre consulté le compte X de Nathanaël Onokomba, en sa qualité de chargé de communication du parti ” Piste pour l’Émergence “, fondé par Seth Kikuni. Ce dernier avait publié, en date du 14 septembre, un rapport indiquant le transfert de Kikuni au parquet général pour son interrogatoire.
Pour écarter tout doute, nous avons effectué une recherche sur Google en utilisant les mots-clés “Seth Kikuni est mort”.
Sur les résultats obtenus, aucun média, national ou international, n’a relayé le prétendu décès de Seth Kikuni.
Par ailleurs, certains médias au niveau national tels que Radio Okapi, Actualités.Cd et 7 sur 7.Cd ont rapporté que Kikuni a comparu, le vendredi 13 septembre, devant le parquet près la Cour d’appel de Kinshasa Gombe, plusieurs jours après que sa famille et ses proches n’avaient plus de nouvelles de lui depuis sa détention à l’Agence nationale des renseignements.
Contrairement à ce qui a été partagé sur les réseaux sociaux, Seth Kikuni n’est pas mort. Les recherches menées par Congo Check auprès des sources indépendantes ont révèlées que cet opposant politique congolais et fondateur du parti “ Piste pour l’Emmergence ” n’est pas mort, il est toujours en détention.