Suivi plusieurs milliers de fois, l’émission « Bosolo na politique » de l’animateur Israël Mutombo qui recevait Faustin Fitika, qui confirmait n’avoir jamais développé la maladie à Coronavirus contient des déclarations inexactes constate Congo Check.
Présenté en tant que premier cas de la Covid-19 en République Démocratique du Congo, Faustin Fitika, indique dans cette émission de 48 minutes et 17 secondes diffusée sur Congo Web TV qu’il a été contraint de déclarer sa positivité par le ministère congolais de la santé alors qu’en réalité, il n’a jamais été atteint par cette maladie.
Faustin Fitika, congolais né à Kinshasa en 1968 et résidant en France depuis 1989, retourné depuis lors au Congo pour la première fois en 2010 puis une deuxième fois en mars 2020 dernier lorsqu’il a été diagnostiqué positif au Coronavirus. Au cours de cette émission, Faustin Fitika avait affirmé que le ministre de la santé lui avait demandé d’accepter qu’il soit déclaré comme premier cas de la Covid-19 à Kinshasa.
BOSOLO NA POLITIK OFFICIELLE | FAUSTIN FITIKA A COEUR OUVERT SUR L’AFFAIRE COVID AVEC ISRAËL MUTOMBO
BOSOLO NA POLITIK OFFICIELLE | NANI AYAKI NA COVID NA CONGO? FAUSTIN FITIKA A COEUR OUVERT SUR L’AFFAIRE COVID AVEC ISRAËL MUTOMBO
Publiée par Tele Kinzonzi sur Samedi 25 juillet 2020
Des preuves de positivité à la Covid-19
Se confiant à Congo Check, Bienvenue Babua, chargée de communication au ministère de la santé révèle que l’Institut National de Recherche Biomédicale venait de donner les résultats de test de Faustin Fitika au ministère de la santé, qui l’a ensuite publié.
«Ça n’à rien avoir avec ce qu’il a dit. Lui est arrivé en RDC le 8 mars 2020 et c’est le lendemain, 9 mars 2020, qu’il s’est rendu à la clinique Ngaliema. Ils se sont jamais vus avec le ministre de la santé avant qu’il (Faustin Fitika) ne soit malade» explique-t-elle en introduction.
« C’est l’INRB qui a confirmé son résultat. Et puis il parle du docteur Jean-Jacques Muyembe, il ne peut même pas parler de Muyembe puisque quand la maladie a été déclarée au pays, il y avait pas encore une équipe de la riposte et le docteur Jean-Jacques Muyembe n’était pas encore coordonnateur de la riposte à l’époque» détaille Bienvenue Babua.
Dans un document intitulé « Résultats de laboratoire des échantillons respiratoires, testes au nCOV-19 par RT-PCR en temps réel » portant l’en-tête de l’Institut National de Recherche Biomédicale, envoyé à Congo Check par le ministère de la santé de la RDC, il est mentionné que les échantillons prélevés en date du 9 mars 2020 sur Faustin Fitika, 50 ans ont pour résultats positifs au SARS-Cov-2 au 10 mars 2020, date de la déclaration de l’épidémie en RDC.
Le document signé le 26 mars 2020 par le docteur Edith Nkwembe, chef de l’unité Virus Respiratoires de l’INRB attestent que les tests de contrôle pour le deuxième prélèvement sont sortis négatifs le 17 mars 2020 et ils étaient négatifs le 26 mars 2020 pour le troisième prélèvement qui confirme la guérison du patient.
Une citation inexacte sur les premiers cas de Covid-19 en France
A la vingt-troisième minute de l’émission, l’invite indique etre sorti de France (ndlr=il est arrivé en RDC début mars), il n’y avait pas encore des cas de Covid-19 sur le territoire français. Pourtant les sources sanitaires françaises précisent que le 24 janvier 2020, trois premiers cas sont recensés sur le territoire métropolitain. L’épidémie passe au stade 3 le 14 mars et tous les lieux recevant du public non indispensable à la vie du pays sont fermés. À partir du 17 mars, afin de stopper la diffusion exponentielle du coronavirus et pour réduire le plus possible le nombre de personnes atteintes et donc de morts, la population est confinée à domicile. Depuis le 11 mai 2020, les mesures de confinement sont levées progressivement.
Dans un communiqué de presse sur la publication d’une étude, dans la revue The Lancet Infectious Diseases, portant sur les cinq premiers cas de Covid-19 identifiés en France, et en Europe, entre le 24 et le 29 janvier 2020, l’Institut Pasteur indique que « le suivi des cinq premiers patients diagnostiqués Covid-19 en France a permis, en dépit du nombre très limité de patients, d’identifier trois types différents de présentations cliniques : frustre, biphasique ou grave ». Cette étude est issue d’un travail collaboratif entre l’AP-HP, l’Université de Paris, l’Inserm, l’Institut Pasteur et le CHU de Bordeaux poursuit le communiqué.