« Déjà un déclin pour le M23 », c’est l’affirmation de l’internaute Bekri Ârdr Delphine, dans le groupe Facebook « Les Wazalendo du Congo », qui dépasse la barre de 44.000 membres. Le post suscite une septantaine de commentaires. Mais après vérifications, notamment auprès du groupe rebelle cité tout comme auprès du gouvernement congolais, Congo Check atteste qu’il est faux.
Ce post Facebook, annonçant le déclin du Mouvement du 23 mars (M23), un groupe rebelle soutenu par le Rwanda selon plusieurs rapports d’experts de l’Organisation des Nations-Unies, est faux.
Le post, publié le 24 septembre 2024, lit : « Déjà un déclin pour le M23 ». La publication est accompagnée des émoticônes représentants de signes d’exclamation à la fin de l’affirmation. Depuis sa mise en ligne, elle a amassé une centaine de mentions « J’aime » en plus de 75 commentaires et 4 partages.
Congo Check a vérifié le post et l’a trouvé erroné.
Le post, que nous vérifions, a été publié par Bekri Ârdr Delphine, que nous avons interrogé via Messenger, afin d’avoir ses sources d’information. Mais, il n’a pas pu répondre.
Le 30 septembre 2024, soit 5 jours après la mise en ligne du post en cours de vérification, nous sommes entrés directement avec le porte-parole du groupe rebelle du M23, le major Willy Ngoma, qu’il a parlé d’une fausse information.
« C’est une fausse information », a-t-il brièvement répondu à notre questionnaire d’interview via messagerie WhatsApp.
Le même jour, Congo Check a également contacté le porte-parole du gouvernement de la République démocratique du Congo, Patrick Muyaya, afin de savoir s’il serait saisi d’un éventuel déclin du M23 présenté comme auteur de nombreux morts au Nord-Kivu. En réponse, lui aussi a insinué qu’il s’agit d’une fausse information.
« Bonjour cher ami. C’est un fake », a-t-il insisté.
Congo Check s’est, par ailleurs, entretenu avec le président de la société civile de Nyiragongo, l’un des territoires de la province du Nord-Kivu assiégé par le M23. D’après Mambo Kawaya, ladite rébellion est toujours présente dans la région.
« Le M23-RDF occupe toujours ses positions initiales. Il n’y a aucun changement sur terrain », a-t-il précisé.
La même version des faits a été fournie à Congo Check par Didos Lisongo, un autre acteur de la structure citoyenne et président de la société du village Kaseghe, en territoire de Lubero.
« Mon cher, à vrai dire, dans le Lubero, les positions restent les mêmes. Les dernières restent toujours à Matembe, à Kivako après Kaseghe, en zone de santé de Alimbongo, chefferie des Batangi, groupement Musindi », a-t-il affirmé.
Contexte
Défaite en 2013, la rébellion du M23 a repris en décembre 2021 les armes en province du Nord-Kivu, plus principalement dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo, Masisi ainsi que dans celui de Lubero. Selon de nombreux rapports de l’ONU, ce groupe rebelle est soutenu par le Rwanda, pays frontalier avec la République démocratique du Congo. L’un de ses proches alliés est l’Alliance fleuve Congo (AFC), que dirige Corneille Nangaa, ancien président de la centrale électorale en RDC. Bien qu’en fuite, lui et ses alliés du M23, ont déjà été condamnés à mort par la Justice congolaise.