En date du 2 octobre, une vidéo de 13 secondes a été publiée sur le réseau social Facebook, montrant plusieurs missiles tombant de l’air dans une ville un peu sombre. Cette vidéo est accompagnée d’une légende affirmant qu’il s’agit de 12 missiles lancés au Rwanda, par les groupes d’autodéfense actifs en République Démocratique du Congo constitués des civils engagés appelés « Wazalendo ».
Attention, cette information est fausse et la vidéo la soutenant a été sortie de son contexte. Les wazalendo n’ont lancé aucun missile au Rwanda, cette vidéo montre plutôt des missiles récemment lancés en Israël par l’Iran. Après vérification, Congo Check dément cette satire.
« Trop c’est trop, les Wazalendo ont lancé 12 missiles au Rwanda qui tue les Congolais » peut-on lire sur la publication, appuyée par la vidéo et publié dans un groupe de 74 milles abonnés.
La même information est reprise par cette autre page Facebook
Avant d’entamer le processus de vérification, Congo Check a contacté l’auteur de la publication via la messagerie Messenger pour obtenir des précisions sur ses sources, ce dernier n’a pas encore donné de suite à nos attentes
Vérifications et démentis des officiers
Dans sa démarche de vérification de ce fait, Congo Check a d’abord contacté Ricky Paluku et Héritier Ndangendange, les porte-paroles des jeunes patriotiques Wazalendo. Ces dernies ont tous immédiatement démenti cette fausse information : « C’est complètement faux ! » nous ont-ils répondu.
Congo Check a ensuite tenté de joindre le gouvernement Rwandais mais ses efforts sont restés infructueux. De ce fait, nous nous sommes alors tournés vers les plateformes numériques du gouvernement rwandais où sont relayées les actualités du pays. En consultant les pages officielles de la présidence et la police rwandaise, aucune information faisant état de missiles lancés depuis le Congo vers leur territoire n’y a été trouvée, pourtant si vraie, cette information y aurait nécessairement été relayée
De plus, aucun média national ni international n’a évoqué une information allant dans le même sens que celle en cours d’analyse
Des missiles lancés en Israël par l’Iran
Poursuivant le processus de vérification, Congo Check a recouru à la recherche inversée d’images pour retracer les vraies origines de la vidéos. En analysant plusieurs captures d’écran extraites de cette vidéo en cours de vérification, qui ont été soumises au logiciel Google Lens, les résultats ont renvoyé vers plusieurs liens YouTube relatant une attaque de l’Iran contre Israël à partir du 2 octobre. La légende « Iran attaque Israël » accompagne cette vidéo de 4 minutes diffusée sur la chaîne YouTube “Jason A”. La vidéo en question de l’étude en est une séquence et débute à partir de la 29ème seconde de cette vidéo.
En introduisant les mêmes captures dans le logiciel Google image search, le résultat mène vers cet autre lien YouTubequi publie la même vidéo accompagnée par la légende : « l’Iran bombarde l’Israel »
Congo Check a par la suite, effectué une recherche sur Google avec les mots-clés « les missiles lancés en Israël par l’Iran ».
Cette information a été relayée par plusieurs médiasfiables qui affirment qu’en date du 1 octobre, l’Iran a lancé une attaque massive contre Israël, tirant près de 200 missiles balistiques en réponse à l’assassinat de leaders de groupes alliés, notamment Hassan Nasrallah de Hezbollah. Bien que la plupart des missiles aient été interceptés par le système de défense israélien Iron Dome, quelques-uns ont atteint des cibles en Israël, causant des dégâts limités et une seule victime signalée en Cisjordanie.
« 200 missiles envoyés par l’Iran sur Israel » relaye la France 24
La RDC est actuellement en conflit avec les rebelles du M23, qui sont accusés d’être soutenus par le Rwanda. Cette situation a engendré de nombreuses fausses informations. Il est crucial de démystifier ces rumeurs, notamment celles attribuant des vidéos de missiles lancés en Israël aux Wazalendo, en affirmant qu’ils auraient été tirés vers le Rwanda. Une telle désinformation peut exacerber les tensions régionales et détourner l’attention des véritables enjeux du conflit, rendant plus difficile la recherche de solutions pacifiques