Au début du mois de mai, une nouvelle largement partagée et commentée sur les réseaux sociaux laisse entendre que la Zambie, pays voisin à la République Démocratique du Congo, est un modèle à suivre, car une loi sur l’interdiction d’un mariage entre officiers militaires ou de la police avec un étranger vient d’être votée pour éviter les fuites des informations secrètes du pays. Pourtant, cette loi existait déjà depuis longtemps en Zambie. Ça fait déjà cinq ans depuis que cette directive avait été rappelée aux forces de l’ordre en Zambie.
Le 2 mai dernier, George Kasongo Mwalimu informe que « La Zambie vient de voter une loi qui interdit aux policiers d’épouser un étranger. »
Les internautes ont loué cette loi zambienne , tout en s’attaquant aux autorités congolaises qui traînent les pas pendant que le pays serait “infiltré” par des étrangers.
Une loi qui date de longtemps mais peu respectée, en Zamnbie
Grâce aux recherches menées dans différents médias sérieux, Congo Check a remarqué que la nouvelle date de plus de 5 ans maintenant. En réalité, la loi sur l’interdiction du mariage entre les forces de l’ordre et un étranger existait depuis longtemps en Zambie mais peinait à se faire appliquer.
C’était le 11 janvier 2017 que Kakoma Kanganja, Chef de la police zambienne à l’époque , avait rappelé ses troupes à l’ordre quant à ce qui concerne l’ interdiction de se marier avec un ou une étranger(e). Ces unions, déjà prohibées par une loi trop peu respectée, poseraient selon lui un problème de « sécurité » nationale.
« Soyez informés que le haut-commandement de la police a décidé qu’aucun policier ne doit épouser un étranger », indiquait le document, largement diffusé par les médias en Zambie. « En conséquence, ceux déjà mariés avec des étrangers doivent déclarer leur conjoint étranger à l’inspecteur général de la police, dans un délai d’une semaine, faute de quoi ils feront l’objet d’une sanction disciplinaire », ajoutait la note.
https://www.bbc.com/afrique/region-38756422.amp
Cette mesure avait aussitôt été jugée “discriminatoire”. La Commission des droits de l’homme s’était saisie du dossier, dénonçant une mesure discriminatoire et réclamant son annulation pure et simple, précise le site.
Ancienne colonie britannique, la Zambie avait obtenu son indépendance en 1964. Elle avait soutenu plusieurs rébellions chez ses voisins et servi de base arrière au mouvement anti-apartheid en Afrique du Sud.
Pourquoi contextualiser cette nouvelle ?
La République démocratique du Congo est dans un processus électoral, et l’une des questions majeures liées à la présidence c’est la : “congolité”. Une loi qui se discute sur l’éligibilité des candidats à certaines fonctions, et qui devraient n’être que Congolais de père et de mère. Contextualiser cette nouvelle permet donc de fixer l’opinion sur la réalité et faciliter la comprehension du cadre dans lequel cette loi avait été votée en Zambie.
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