Depuis quelques jours, une prétendue circulaire attribuée au ministre de la Santé circule sur les réseaux sociaux. Selon ce pamphlet, Jean-Jacques Mbungani aurait publié une prescription des médicaments en cas des symptômes de Covid-19. Méfiez-vous, ce message ne vient ni du ministère de la Santé, ni du Comité de riposte anti-Covid.
« La circulaire du ministère de la Santé, Dr Jean-Jacques Mbungani, est très importante: toute personne qui ressent des symptômes d’infection par le coronavirus se met en quarantaine à la maison et prend le traitement ci-dessous », lit-on sur ces publications.
Plusieurs personnes se sont laissés corrompre par le contenu du message. Sous la publication de Jarjino Bamokiaka, Daniel Mayala a remercié l’auteur pour l’information. Bienvenu Kitoko pense lui que ces nouvelles mesures démontrent « les limites de prise en charge par le gouvernement ». Sans se douter d’une infox, il condamne le gouvernement pour avoir « généraliser traitement pour tout le monde sans tenir compte du fonctionnement de l’organisme de chacun ».
Gare à l’automédication
Approchés pour authentifier le contenu de ce message, les services du ministre Mbungani ont dit ne pas être son auteur. « Je peux vous certifier que cela ne vient pas du ministère », a tranché Jordache Diala, secrétaire et chargé de communication du ministre de la santé.
De leur côté, le Comité anti-Covid a mis en garde sur les risques de l’automédication. « C’est insensé. On ne peut pas prendre des médicaments parce qu’on développe des symptômes. Seul un médecin est habilité à faire une prescription médicale après un examen, considérant bien sûr les antécédents du patient », a rappelé un médecin du Comité de riposte au téléphone de Congocheck.
Aussi, la circulaire en circulation mentionne étrangement le 195 comme numéro de l’équipe d’intervention. Pourtant, en RDC, les 101, 109 et 110 sont les numéros verts de la riposte.
Les dangers de l’automédication sont nombreux, avec parfois des conséquences graves. Selon « Santé sur le net », il y a notamment les risques dus au médicament lui-même (méconnaissance des composants, toxicité méconnue, date de péremption, interaction médicamenteuse avec d’autres médicaments, etc.) et les risques dus à la prise (erreur de posologie, méconnaissance des effets secondaires, éventuelles allergies, interactions médicamenteuses, etc.). Tout en étant fausse, cette publication présente donc un danger vital pour la population.