Une image devenue virale sur plusieurs plateformes numériques, notamment sur Méta, montre un document signé au manuscrit et attribué à M Antoine Félix Samba, citoyen Camerounais, qui aurait signé ce document et ainsi prêter allégeance à la France pour être nommé ministre des Finances dans son pays, le Cameroun. Il est affirmé à en croire ce document, que Samba Antoine Felix a signé un accord avec la France, en vue de préserver les intérêts de l’ancienne métropole au Cameroun, et d’occuper le poste de ministre des finances comme récompense.
Sur cette capture, on peut voir Paul Chouta publier ladite image avec comme texte, que Dieu vous garde.
Parmi les réactions des internautes à cette publication, on peut noter celle de Dany Claude qui a rappelé que c’était une vieille affaire qui date de près de huit ans et que l’intéressé aurait démenti cela en son temps.
Pour sa part, la page Max Senior Officiel, suivie par plus de 100 000 personnes, a publié en date du 24 aout le même document, invitant ses abonnés à le commenter.
« Il n’a jamais été ministre des finances au Cameroun »
Congo Check a d’abord axé ses recherches sur la personne incriminée dans le document. Une source anonyme Camerounaise a déclaré ceci à Congo Check :
« Antoine Felix Samba a été directeur au sein du ministère des finances, et n’a jamais occupé les fonctions ministérielles ! », fin de citation.
Chancellin Wabo, journaliste Camerounais, est allé dans le même sens :
« Antoine Félix Samba a été cadre au ministère des finances, il ne l’est plus. Il a occupé des fonctions au sein de deux directions générales différentes dudit ministère, mais n’a jamais été ministre », déclare Chancellin.
En parcourant ce document Minfi, nous avons effectivement trouvé l’information sur la nomination d’Antoine Felix Samba au poste d’Inspecteur général des services administratif et budgétaire du ministère des finances Camerounais.
Actuellement, il est le Président de l’Assemblée générale de la Camwater ( CAMWATER ), la société camerounaise de distribution d’eau potable.
Nous avons effectué des recherches et avons trouvé cet article de Cameroon Tribune qui date de mars 2017 et dans lequel on peut lire que l’incriminé était installé dans ses nouvelles fonctions, après sa nomination en mars de la même année par un décret du Chef de l’Etat Camerounais, comme Inspecteur général des services administratifs et budgétaires au sein du Ministère des Finances.
Un autre article de l’ Agence Presse Camer nous révèle que ce fameux document circule depuis 2020, même si l’article en soi affirme qu’il serait authentique.
Nous avons également analysé le document et nous sommes arrivés à la conclusion qu’il était un faux selon les indices suivants :
- L’entête d’un document officiel de l’Élysée ne comporte pas “elysee. Fr comme vous pourrez le vérifier sur le site officiel de l’Elysée. Vous y découvrirez également les autres symboles de la république française censés figurer sur des documents officiels. ( Elysee.fr )
- Le document n’est pas daté et signé.
Autre constat de Congo Check, l’intéressé n’a jamais été ministre des Finances du Cameroun. Sur le site web du ministère des Finances du Cameroun, on peut trouver qu’il a occupé les fonctions d’inspecteur général des services administratifs et budgétaires.
Pour en avoir le cœur net, nous avons contacté une source diplomatique française.
« C’est un faux très grossier »
Une source diplomatique française ayant requis l’anonymat confirme que le document partagé sur les réseaux sociaux est « un faux, aisément identifiable pour tout observateur avisé, au regard notamment, de l’en-tête non conforme ; de l’absence de signature, date et cachet ; de la syntaxe et de la grammaire approximatives ».
« La prolifération de faux documents de cette nature, qui ne renvoie à aucune pratique en cours, vise à nuire non seulement au partenariat entre le Cameroun et la France, mais également aux processus démocratiques. », ajoute-t-elle.
Face à la prolifération des fausses informations en ligne, il est essentiel de rester vigilant. Vérifiez toujours toute information avant de la repartager. Ensemble, combattons la désinformation pour protéger la vérité.