Une publication sur les réseaux sociaux affirme que Paul Panda Farnana, un des premiers Congolais à avoir fait des études supérieures en Europe avait été empoisonné. Après plusieurs recherches indépendantes menées par Congo check, cette affirmation n’est soutenue par aucune preuve.
«Panda FARNANA. Il fut le premier universitaire Congolais mort empoisonné par les Blancs (Belgique) par ce qu’il réclamait l’ETAT DE DROIT au Congo. Né en 1888 et décédé en 1930. Ingénieur en agronomie en 1909 en Belgique. Un Héros oublié dans l’histoire du Congo Affirme l’un de ces publications. Commentée plusieurs centaines de fois, partagé 962 fois, cette publication reste pourtant douteuse.
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Dans le cadre de la recherche de la vraie information, Congo check a interrogé différents manuels d’histoire Congolaise et des anciens Historiens. Les sources consultées par le premier media spécialisé dans la vérification des faits ont plutôt parlé d’un décès dont la vraie origine reste inconnue.
Didier Mumengi, écrivain et homme politique Congolais né en 1962, diplômé en journalisme à Paris, dans son ouvrage intitulé ‘‘ Histoire triste d’un petit homme et d’un Grand Mur ’’ parle d’un décès avec des zones d’ombre.
«Mais ce décès comporte lui aussi ses « zones d’ombre »… Si le décès de Paul Panda n’a pas « fait de vagues » au Congo, où il est passé pratiquement inaperçu, l’hypothèse d’un assassinat a été soulevée dès que, plus tard, des Congolais intéressés par leur passé ont redécouvert cette figure de leur histoire. Bien que soupçonner facilement qu’une mort n’a pas été naturelle soit un peu une manie nationale en RDC, il faut bien admettre que le décès soudain d’un homme encore dans les débuts de la quarantaine, et que l’on avait tout lieu de supposer en bonne santé, fait à bon droit problème, ’’ note ce document publié mardi 12 mai 2015.
«Sa mort n’a donc pas été précédée d’une période de maladie et serait survenue de façon subite, alors qu’il paraissait en bonne santé. Certes, il arrive que de telles morts subites aient des cases naturelles, mais cela fait aussi terriblement penser à un empoisonnement. Le 12 mai 1930, il y mourut, moins d’un an après son retour d’Europe. On ne connaît pas les circonstances de sa mort, survenue alors qu’il n’avait que 41 ans. On en sait trop peu sur les circonstances précises de la mort de Panda pour pouvoir émettre un avis tranché», conclu l’auteur de ce manuel.
Dans la lettre où Louise Derscheid annonce le décès de son filleul à WEB Du Bois, l’amaigrissement de Paul Panda est évoqué.
«Il y a six mois, avait constaté un grand amaigrissement et lui ayant demandé s’il ne se sentait pas malade il avait répondu que non, qu’il se sentait bien et qu’ayant consulté un médecin de Banana, celui-ci l’avait examiné et n’avait rien trouvé d’anormal», note la lettre envoyée en mai 1930.
Dans une vidéo de la RTBF (Télévision Beige) et le WIP Wallonie image production publiée le 07 mai 2017 avec comme sujet : « Panda Farnana, un Congolais qui dérange» réalisée par Françoise Levie.
Monsieur LUIZI Bindapukata M’fumu nzema de la famille Panda, évoque un empoisonnement sans plus d’explication.
«On lui avait envoyé un peu d’argent en Belgique dans son programme du développement du coin. Il était difficile d’avoir un ingénieur qui est agronome. L’argent qu’on lui a envoyé. Notre cousin dont je tais volontairement le nom pour les raisons de l’histoire,…, l’argent est arrivé. Un belge était le chef de poste à Banana. Un cousin a déballé le colis de l’argent. Un belge l’a vu, le Belge lui a dit, monsieur comment voulez-vous que j’explique à PANDA que ce qu’on lui envoie est dehors ? J’aurai le problème, le Belge a dit monsieur allonge toi avec PANDA. Au fait, il a été empoisonné. Tout le monde connait chez nous à Moanda à Nzemba. Panda n’a pas été assassiné par le pouvoir colonial belge. Ce sont des gens de notre famille qui ont vu qu’il ne faut pas justifier cet incident. Nous avons ce qu’on appelle Nzuza. Si cette histoire arrive en Belgique, je suis cuit. On a mis du poison dans le Nzuza, on l’a mis dans le citron. On y a mis du poison. Après 5 minutes, il s’est exclamé et je sais cela par mes ancêtres. Il a dit ” monsieur, tu es mon cousin», explique le témoignage dans cette vidéo, Monsieur LUIZI Bindapukata M’fumu Nzema.
François Shamba Mutabazi, historien Congolais basé dans la ville de Bukavu, cette version n’a aucun sous-bassement.
«Personne n’a des preuves matériels qui prouvent que Paul Farnana avait été empoisonné, ce lui qui l’affirme veut tout simplement mentir car personne n’a eu des preuves jusqu’aujourd’hui», explique cet Historien.