Depuis quelques jours, plusieurs pages et comptes Twitter, Facebook relaient des informations tendant à décourager le public électeur à voter pour tel candidat au profit d’un autre camp mais cela en évoquant des propos déplacés, haineux, allant jusqu’à des dérives discriminatoires.
”Vouloir élire Katumbi, c’est vouloir céder la souveraineté de la RDC entre les mains des zambiens, des Grecs et des tutsis. Nous disons Non”; affrime la publication.
Halte à l’intox et la discrimination
Cette déclaration qui s’apparente à une théorie de complot est dangereuse, surtout en cette période où la RDC se prépare aux élections. Affirmer que l’élection de Moïse Katumbi est synonyme de céder la souveraineté du pays à des zambiens, Grecs et Tutsis ne repose sur aucune base logique, à part une volonté manifeste de son auteur, à vouloir créer un sentiment antipathique de la population contre la personne citée et une sorte de discrimination décriée par les lois et instruments juridiques de la République Démocratique du Congo.
En scrutant les commentaires sur différents réseaux sociaux, on comprends le danger de tels discours sur le mental de la population. Ceci prend forme d’une pré-campagne or la loi stipulant les principes de la légalité et de loyauté des procédés de campagne électorale oblige des acteurs à s’abstenir de tout acte qui violerait la loi en l’encontre de leurs adversaires. Il s’agit d’user des moyens considérés comme « normaux », «d’usage», « commun »pendant toute la période électorale.
A titre illustratif, l’article 34 de la loi électorale alinéa 2 dispose : « qu’à l’exclusion des propos susceptibles d’inciter au mépris envers les tiers, à la haine, au racisme, au tribalisme ou à tout autre fait prévu par les lois de la République, les candidats s’expriment au cours de leur campagne électorale en soignant leurs mots »
Plus encore, en ce qui concerne le danger d’une publication des propos sensibles sur les supports numériques
En RDC, c’est récemment qu’a été votée la loi sur les numériques et celle-ci a bénéficié de l’appui de la présidence de la République à travers l’ORDONNANCE-LOI-23-010- DU 13 MARS 2023 PORTANT CODE NUMERIQUE qui parle aussi de la désinformation. Cette loi stipule ceci : « Article 360.
Quiconque initie ou relaie une fausse information contre une personne par le biais des réseaux sociaux, des systèmes informatiques, des réseaux de communication électronique de toute forme de support électronique, est puni d’une servitude pénale d’un an à six mois et d’une amende de cinq cent mille à un million de Francs congolais ou de l’une de ces peines seulement »
Et cet autre article qui sur les contenus racistes, tribalistes :
Article 356.
Quiconque aura intentionnellement créé, téléchargé, diffusé OU mis à la disposition du public par le biais d’un système informatique des écrits, contenus, messages, photos, sons, vidéos, dessins ou toute autre représentation d’idées ou de théories, de nature raciste, tribaliste ou xénophobe ou sous quelque forme que ce soit, qu sens de lq présente ordonnance-loi t conformément aux dispositions de l’ordonnance-loi n° 66-342 du 07 juin 1996 portant répression du racisme et du tribalisme, sera puni d’une servitude pénale d’un mois à deux ans et d’une amende d’un million à dix millions de francs congolais ou de l’une de ces peines seulement.
Prenant en compte toutes ces lois du pays et mesurant l’ampleur de ces messages de haine et discriminatoires en cette période préélectoral en RDC, il est normal d’alerter l’opinion et la conscientiser sur le comportement à adopter. La prudence et un peu de recul face à ces messages, aideraient le pays à vivre dans la paix et la quiétude avant, pendant et après les élections de 2023.
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